Crèches : "Le petit ne bougeait plus du tout les jambes", raconte une maman qui a retrouvé son fils avec le tibia cassé

Un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) paru ce mardi 11 avril pointe une grande disparité sur les conditions d'accueil des tout-petits. 2.000 situations de maltraitance ont été signalées dans l'enquête ouverte à la suite de la mort d'une fillette de 11 mois dans une crèche lyonnaise cet été. 

Il y a quelques mois à Paris, Sandrine reçoit un appel de la crèche après le déjeuner. La maman doit aller chercher en urgence Maxime, son fils de 2 ans. "Le petit ne bougeait plus du tout les jambes. On a alors demandé à ce que les pompiers soient appelés. Ils l'ont évacué à l'hôpital Necker pour constater une fracture du tibia", raconte-t-elle. "Notre fils était considéré comme un enfant fragile, sensible et chouineur, donc on l'a laissé pendant près d'une heure et demie pleurer. Et du coup, c'est au moment d'aller manger, quand le petit ne s'est pas levé qu'on s'est réellement intéressé à ce qu'il s'était fait à la jambe", confie-t-elle au micro de RTL. Sandrine raconte aussi les "problèmes d'effectifs récurrents" dans cette crèche publique parisienne, la maman certifie qu'il "manquait du monde" le jour de l'accident. 

Les exemples se multiplient partout en France. À Limay (Yvelines), Jawad, âgé de 2 ans, s'est échappé par la sortie de secours de la crèche pendant 45 minutes. Sa maman a imaginé le pire. "Il avait un petit jean, des chaussons et un body uniquement, alors qu'on était au mois de décembre et qu'il faisait très froid. Les adolescents qui lui ont porté secours ont vu Jawad en train de courir sur la route. Ils sont sortis à ce moment-là toute vitesse pour le récupérer. On était tout proche d'un drame", raconte-t-elle. En décembre 2022, Imed a découvert de nombreux hématomes sur le corps et le visage de sa fille de 8 mois après une journée de crèche à Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis). "La directrice nous a dit qu'il ne s'était rien passé. Selon moi, il y a 3 possibilités : le personnel l'a pincé, quelqu'un l'a fait tomber ou un enfant s'est acharné sur elle", explique ce papa. "Les crèches et les EHPAD c'est exactement pareil. Négligence, maltraitance, manque de moyens, c'est le même fonctionnement", s'emporte Imed. 

En sous-effectif, le personnel est souvent dépassé, incapable de surveiller tous les enfants. "Quand on a des absences de personnel, il n'y a pas toujours de remplaçant. On a passé des journées à deux pour gérer 14 enfants entre 2 et 3 ans, avec 14 couches à changer entre 9h et 11h30", indique Lisa, auxiliaire de puériculture dans une crèche toulousaine. " Quand il s'agit d'être patient, disponible, à un moment donné, on n'y arrive plus", ajoute-t-elle. Les jeunes qui arrivent avec un CAP n'ont aucune expérience, se désole une directrice de crèche qui demande de meilleures formations. 

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