INVITÉ RTL - #MeToo des armées : "Il était temps", lance la députée et militaire Laetitia Saint-Paul

La parole se libère dans les rangs de l'armée française. De plus en plus de voix s'élèvent aujourd'hui pour dénoncer les violences sexuelles et sexistes parmi les militaires. En l'espace d'une semaine, plus d'une centaine de signalements ont été remontés à Aurore Berger, la ministre chargée de la lutte contre les discriminations, et à Laetitia Saint-Paul, députée du Maine-et-Loire et militaire qui a appelé le gouvernement à une prise de conscience sur le sujet.

"Je suis très satisfaite de l'instruction ministérielle qui accrédite complètement la parole des victimes et qui fait ce constat d'un problème structurel et souhaite le résoudre à tout prix", se félicite la députée, invitée sur RTL ce vendredi 29 mars. "J'ai ressenti la nécessité de la libération de la parole, parce que je suis très attachée à l'exemplarité des armées, parce que le port de l'uniforme oblige", confie-t-elle.

Laetitia Saint-Paul regrette notamment que les sanctions ne soient pas à la hauteur dans ce genre de situation. "Les sanctions sont tellement faibles qu'elles sont souvent effacées du dossier en trois ou quatre ans. Donc il n'y a pas de mémoire. Et donc on n'a pas la mémoire des actes et des sanctions qu'il y a pu y avoir par le passé", explique Laetitia Saint-Paul. 

Une circulaire a été publiée sur la conduite à tenir en cas d'agression sexuelle au sein de l'armée. "Il était temps", se réjouit la députée, "mais j'ai l'impression de vivre un bis repetita parce qu'en 2014, la guerre invisible a été publiée. Jean-Yves Le Drian a décliné un plan anti-harcèlement très solide avec des directives telles que les correspondants mixités, le fait d'afficher partout qu'il y a une cellule Thémis d'accueil de la parole. Et en 10 ans, j'ai l'impression que les armées n'ont pas fait leur introspection et qu'il faut remettre le couvert".