En février dernier, le conseil municipal de Bélâbre a voté pour l’installation d’un centre de demandeurs d’asile (Cada) devant accueillir 38 migrants dans ce petit village de 1.000 habitants. Depuis, Laurent Laroche, maire de la commune, reçoit des menaces et vit dans la peur avec son épouse. Contrairement au maire de Saint-Brévin, il dit avoir le soutien de la préfecture et des gendarmes, mais redoute d’être "le prochain sur la liste".
"J'ai eu des mails, des SMS dès l'instant où on a pris position. Nos opposants ont dans un premier temps avancé à visage masqué. On a eu du mal à savoir qui cela pouvait être et puis il y a eu des distributions de tracts qui ont été limite (sic) ordurier dans les boites aux lettres des habitants de Bélâbre", raconte-t-il en expliquant que les opposants ont même tenté d'intimider sa compagne. "Mon épouse a été invectivée lors de la première manifestation, c'est-à-dire que je n'étais pas sur place ce jour-là et donc les manifestants se sont dirigés vers mon domicile et elle a été obligée de répondre à leurs questions qui étaient très intrusives. On lui a dit 'tu manges avec le maire, tu couches avec lui, tu dois donc savoir'. L'idée, c'était de connaître le projet et puis d'essayer de m'extorquer un référendum pour déboucher sur une décision pour ou contre ce Cada", ajoute-t-il.
On me disait que le moment venu, je serai pendu sur la place publique
Laurent Laroche, édile sans étiquette de Bélâbre
Des actes et des mots violents qui nuisent au moral du maire. "J'ai reçu un mail anonyme fin février, comme quoi j'étais un traître à la cause française, que j'étais un collabo d'Emmanuel Macron et que le moment venu, je serai pendu sur la place publique. C'est le mail le plus insultant que j'ai reçu", confie-t-il. "C'est cette répétition de tous ces messages qui vient nous frapper en plein cœur. Je suis un humaniste, le droit d'asile en France, c'est inscrit dans la constitution, c'est important pour moi d'accueillir ces femmes, ces enfants qui fuient leur pays soit à cause de l'endoctrinement religieux ou d'un régime politique, une dictature", confie-t-il.
Si 13 élus sur les 15 présents au conseil municipal ont voté pour ce projet, 2 ont toutefois opposé leur véto. "Une des personnes est venue nous informer de son vote et nous a dit qu'elle serait solidaire de la décision du conseil municipal, même si elle avait voté contre", rapporte-t-il.
Je n'ai pas porté plainte parce que, j'ai toujours souhaité être dans l'apaisement
Laurent Laroche
Malgré les menaces proférées à son encontre, Laurent Laroche prône la discussion avec ses opposants afin de calmer les tensions. "J'ai toujours demandé quand il y avait des investissements importants un vote à bulletin secret parce que je comprends tout à fait qu'on ne puisse pas être d'accord", explique-t-il. "D'ailleurs, mon bureau a été ouvert pendant très longtemps et il l'est encore aux opposants. Je suis toujours prêt à les recevoir pour leur exposer le projet".
Laurent Laroche dit vouloir être un maire "rassembleur" et "apaisant". "Je n'ai pas porté plainte parce que, j'ai toujours souhaité être dans l'apaisement. Je n'ai pas demandé non plus à ce qu'il y ait une politisation trop forte du choix que nous avions fait", conclut-il.
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