Conseiller des décideurs, chef d'entreprise et essayiste, Alain Minc est un habitué des lieux de pouvoir, qui a eu l'oreille de presque tous les présidents de la République. Il publie un Dictionnaire amoureux du pouvoir chez Plon-Grasset dans lequel il livre ses réflexions sur la pratique de cet exercice par les hommes d'État qu'il a côtoyés.
Invité de RTL ce jeudi 23 novembre, Alain Minc reconnaît que "tomber amoureux du pouvoir relève d'une certaine pathologie". Selon lui, "si on aime la ménagerie humaine et qu'on se dit que c'est le meilleur spectacle, l'endroit où la ménagerie est de la meilleure qualité, en terme d'originalité, de folie, d'intelligence classique ou de capacité d'innovation, c'est quand même ce théâtre-là".
Pour lui, tous les Présidents ont quelque chose d'intéressant dans la mesure où "on n'atteint pas cette position sans avoir quelque chose". Ainsi, "François Hollande a été injustement discrédité", selon lui. "Il a très bien fait ce qu'il ne savait pas faire avant, la politique étrangère, par exemple, et très mal fait ce qu'il savait faire", résume-t-il.
Concernant Emmanuel Macron, Alain Minc écrit qu'il est "entouré de conseillers médiocres, il se croit invulnérable, sa réélection a remis une pièce dans la machine narcissique". "Il sait ce que je pense, et ça l'énerve", commente l'essayiste. "Je suis comme un vieil oncle acariâtre à ses yeux. On m'entend d'une oreille et on s'en fout. Mais je pense que son problème c'est qu'il n'est pas entouré de gens d'une immense qualité", dit-il, citant en exemple Georges Pompidou, qui avait "deux équipes pour gérer la politique et l'État" et "acceptait d'être entouré de gens dont le niveau intellectuel dans leurs sphères était au moins égal au sien".
Interrogé sur l'évolution de la société française, Alain Minc admet qu'il goûte très peu le wokisme, ce mouvement consistant à lutter contre les inégalités liées à la justice sociale et à l'égalité raciale. "Je pense que le wokisme est une forme de totalitarisme léger. Aujourd'hui, le débat intellectuel est complètement accaparé par cette vision. Cela aboutit à ce que des opposants ne peuvent plus entrer dans certaines universités, ça fait longtemps qu'on n'avait pas vu ça", regrette-t-il.
Alain Minc décrit le "wokisme" comme "la solidarité de toutes les victimes". "Ça part des gays, des transgenres, ça passe par des féministes exacerbés", résume-t-il. Et de poursuivre : "Aujourd'hui, une féministe modérée, ayant joué un rôle historique, comme Sylviane Agacinski, élue à l'Académie française, ne peut pas entrer dans une université, ses conférences provoquent des remous. On n'a pas connu ça, même à l'époque du communisme triomphant. Et ça va jusqu'à la haine de l'homme blanc dans sa version occidentale et colonisatrice dont le point ultime est l'espèce d'excitation pour la Palestine, d'ailleurs beaucoup plus limitée en France qu'elle ne l'est en Angleterre".
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