INVITÉ RTL - Jérôme Fourquet : "Le PMU est une espèce de sas entre le lieu de travail et la sphère familiale"

Le PMU, c'est son emblème vert, ses trois lettres. On en dénombre 14.000 en France, dont 1/3 sont tenus par des femmes. "C'est un maillage très important, assez spectaculaire. Ils sont très présents dans les grandes villes et dans les banlieues, mais également dans les zones rurales. À titre de comparaison, il reste 7.000 bureaux de Poste en plein exercice en France", indique au micro de RTL Jérôme Fourquet.

Pour le co-auteur du livre Micro-comptoirs : enquête sociologique dans la France des PMU, le PMU demeure "une marque qui fait partie de notre imaginaire et de notre paysage". 

Chaque semaine, "environ 10% de la population française passe dans ces lieux" dans lesquels on vient faire "des paris sportifs". Mais aussi "retrouver des connaissances", "plaisanter", "chercher des adresses pour trouver un artisan, un job. C'est un centre de ressources". On vient aussi "y chercher une forme d'apaisement et de convivialité. Ici, on se dit 'Bonjour'", détaille Jérôme Fourquet. "Pour beaucoup de Français, le PMU est une espèce de sas entre le lieu de travail et la sphère privée ou familiale." 

La France des invisibles

Ici, entre "camarades", on parle "de sujets consensuels, comme la météo, les faits divers, les courses hippiques. En revanche, on évite soigneusement de parler politique. On n'a pas envie de susciter des polémiques et des tensions", précise Jérôme Fourquet. 

À ses yeux, "si le profil de la population qui fréquente le PMU est assez diversifié, on a néanmoins une sur-représentation d'artisans, d'employés, d'ouvriers, de petits retraités". Et de conclure : "C'est toute une France qui n'a pas forcément droit à la reconnaissance, à la visibilité ailleurs dans la société et qui, dans le PMU, trouve un lieu correspondant à ses codes et dans lequel elle est considérée sur un pied d'égalité."