Une femme de 57 ans est décédée à l’hôpital Raymond-Poincaré, à Garches, le 31 octobre. La victime était faussement vaccinée, elle n'avait reçu aucune injection mais avait acheté son passe sanitaire à un médecin peu scrupuleux. Une pratique dangereuse pour la population, et dont s'inquiètent les médecins dans les hôpitaux.
Invité sur RTL ce vendredi 10 décembre, le chef du service réanimation de l’hôpital Raymond-Poincaré, Djillali Annane, pousse un coup de gueule. "Il ne faut pas parier sur sa vie. Il y a des informations qu'on ne peut pas dissimuler à son médecin si l'on veut se donner toutes les chances lorsqu'on a été contaminé par le Sars-Cov-2 et qu'on développe une forme sévère", avertit le médecin. "Il est fondamental d'assumer jusqu'au bout lorsqu'on décide de ne pas se faire vacciner".
Selon le Dr. Annane, si la patiente avait averti les soignants de ce faux certificat de vaccination, son décès aurait pu être évité. "Dans une forme telle qu'a présentée cette personne, qui n'avait pas d'antécédents médicaux et qui avait une forme qui avait progressé rapidement vers une atteinte respiratoire sévère, précocement on aurait pu lui administrer des anticorps neutralisants, efficaces pour réduire le risque de progression de la maladie".
Faire un faux passe contre la Covid, dans la période que nous vivons aujourd'hui, n'est sûrement pas dans l'intérêt de la personne
Le docteur Djillali Annane, invité sur RTL
Le Dr. Annane appelle aujourd'hui toutes les personnes qui se sont procurées un faux passe sanitaire, au moins 36.000 selon l'Assurance maladie, car selon lui le cas de cette quinquagénaire "n'est pas un cas isolé". "Toutes ces personnes qui ont un faux passe sanitaire, un faux certificat de vaccination, ne se rendent pas service à elles-mêmes. Au contraire, cela peut aiguiller faussement le médecin qui les prend en charge".
Ces faux passes sanitaires sont très souvent fournis par des médecins peu scrupuleux, c'est notamment le cas d'un praticien du Val-de-Marne, condamné pour avoir vendu 220 faux certificats. "Nous avons prêté serment de tout faire dans l'intérêt du patient. Faire un faux passe contre la Covid, dans la période que nous vivons aujourd'hui, n'est sûrement pas dans l'intérêt de la personne", s'agace le soignant.
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