Après l'incendie qui a fait dix morts dans un immeuble de Vaulx-en-Velin, près de Lyon, le 16 décembre, la colère monte. L'enquête se poursuit mais il se trouve que le hall était squatté par des dealers qui n'ont pas tardé à reprendre leurs activités un peu plus loin.
Laetitia fait partie du collectif des habitants sinistrés de l'incendie. Aujourd'hui, elle ne veut pas être relogée dans le quartier car selon elle, le trafic a déjà repris dans les immeubles des alentours. "Quand on est arrivé, ils étaient déjà deux dans le hall, avec pétards à la bouche. À l'entrée du quartier, vous avez des carcasses de voitures complètement désossées. On a vécu un enfer et ce n'est pas pour en trouver un autre", dit-elle.
Sébastien Gendraud, du syndicat SGP Unité Police, confirme que les dealers se sont juste déplacés à proximité de l'immeuble qui a brûlé. "Le trafic de stupéfiants est très sectorisé, donc ils ne peuvent pas se permettre d'aller sur un autre secteur qui serait détenu par un autre trafiquant. Si vraiment on veut s'attacher à mettre fin au trafic de stupéfiants, il faut s'attaquer aux têtes de réseau", dit-il.
L'immeuble sinistré, lui, est totalement fermé car les expertises se poursuivent. L'enquête de la PJ également pour tenter d'identifier les personnes présentes dans le hall le jour du drame. Selon nos informations, il n'y aurait pas eu encore d'interpellations.
Des élus communistes du Rhône ont pressé le président Emmanuel Macron à adopter "un nouveau cadre juridique où le droit au logement puisse prendre le pas sur le droit de la copropriété". Dans leur courrier, titré "plus jamais ça", les élus communistes soulignent que de nombreux propriétaires disposent de revenus faibles ne leur permettant pas d'engager des travaux de rénovation. "Le logement privé est parfois plus dégradé que le logement social. Il faut changer la loi, alléger les démarches", exhortent-ils.
Les élus proposent au gouvernement plusieurs solutions dont "le financement à 100% des travaux d'urgence et de sécurité pour tous les propriétaires modestes avec obligation de travaux, et une requalification des copropriétés dégradées en intérêt national".
Ils suggèrent également le "rachat des logements par l'État pour les copropriétaires défaillants en leur proposant des solutions dignes, la possibilité de la saisie par l’État de tous les logements loués par des marchands de sommeil et le déblocage immédiat de fonds pour la rénovation". La résidence où a eu lieu le sinistre, comprenant 107 logements sur trois immeubles, devait être rénovée dans le cadre d'un plan de sauvegarde lancé en 2018 pour une douzaine de copropriétés vétustes du quartier, selon la mairie.