"Il m'a jetée par terre et m'a dit qu'il allait me crever" : un voisin terrorise tout un quartier depuis plus de 20 ans

Des milliers de Français connaissent cela : un voisin irascible, bruyant, envahissant, qui leur pourrit la vie au quotidien. Un voisin qui tond sa pelouse tôt le matin, écoute à fond sa musique, prend la cage d'escalier pour sa cave, jette ses ordures sur le trottoir... Les exemples sont infinis. Parfois, cela se règle à l'amiable, "entre voisins". Parfois, cela va jusqu'à une action en justice pour faire cesser le trouble. 

Les habitants de la route des Grands crus à Marsannay-la-Côte, près de Dijon, subissent les foudres de leur voisin depuis plus de 20 ans. C'est un homme qui fait vivre l'enfer à son voisinage, à tel point que l'association "Marsannay sérénité" a été créée pour venir en aide aux victimes.

La présidente de l'association, Fabienne, habite en face de la maison de David E, 47 ans, qui terrifie le quartier depuis plus de 20 ans. Parmi les victimes, Chantal a récemment décroché une victoire symbolique devant le tribunal de police, en le faisant condamner à 500 euros d'amende pour insultes proférées en mai dernier. 

Des insultes jusqu'à l'agression physique

Elle partage le flot d'insultes reçu au quotidien : "Je sais que tu ne peux pas me blairer, mais c'est comme ça. Toi, la salope, la putain, la connasse. Tu vas voir ce qui va t'arriver, tu n'en as plus pour longtemps". Chantal l'affirme : "Tout le monde a peur dans le quartier."

À la tête de "Marsannay sérénité", Fabienne témoigne de son enfer. "Il s'amuse à prendre nos poubelles et à faire tourbillon avec les poubelles au milieu de la rue et nous les balance sur la tronche, dénonce-t-elle, vidéo à l'appui. Ils nous les balancent sur la tronche. Ça, c'est le bruit qu'on a au quotidien. C'est tous les jours."

J'ai eu la peur de ma vie. J'ai cru qu'il allait me tuer

Fabienne, présidente de l'association Marsannay sérénité

La situation s'empire en janvier dernier. Sans raison apparente, David E. roue de coups la mère de famille qui se garait devant chez elle. "À chaque fois, j'en tremble. Il a ouvert la portière de la voiture. Il m'a chopée par le poignet et l'épaule. Il m'a jetée par terre en me disant que je n'avais rien à foutre sur son trottoir. Et il m'a dit qu'il allait me crever."

Elle ressort de cette agression avec une entorse cervicale, le poignée gauche et l'épaule droite amochés. Au-delà des séquelles physiques, elle confie avoir "eu la peur de sa vie". La voix tremblante, elle termine : "J'ai cru qu'il allait me tuer". Le procès devant le tribunal correctionnel devrait avoir lieu dans les mois à venir.