"Il faut lui casser le bras", "mets du cyanure" : des anciens salariés et bénévoles de Médecins du Monde attaquent l'ONG pour harcèlement

L'organisation non gouvernementale (ONG) Médecins du Monde est dans le viseur de la justice. Des anciens salariés - dont l'ancienne présidente - et ex-bénévoles attaquent l'ONG notamment pour harcèlement. Les plaignants parlent, par exemple, de moqueries sexistes ou de dénigrements systématiques.

Une dizaine d'entre eux parlent de management toxique, de climat délétère au sein de Médecins du Monde, notamment entre 2019 et 2022. Des procédures judiciaires sont en cours. Ces anciens salariés et ex-bénévoles dénoncent une boucle WhatsApp entre membres du comité de direction de Médecins du Monde. Dans ce groupe, des messages particulièrement violents sont dénoncés par l'ancienne présidente de l'ONG.

"On me traitait de connasse", réagit l'ancienne présidente de l'ONG au micro de RTL qui lit les messages écrits sur cette boucle : "Il faut lui casser le bras", "mets du cyanure". Une espèce de détestation orchestrée, agitée et bien partagée par ses directeurs et directrices", a-t-elle ajouté. 

Un climat général malsain

Contactée par RTL, l'ONG Médecins du Monde explique que cette boucle WhatsApp avait été créée sur une initiative personnelle des membres de la direction, qu'il s'agissait alors d'échanges informels et qui n'avaient aucune fonction officielle. Mais au-delà de ces messages WhatsApp, les plaignants parlent aussi d'un climat général malsain. Des abus sur des salariés que liste un ancien cadre de Médecins du Monde. Il assure avoir été, lui aussi, victime de harcèlement.

"Des mises à l'écart, des licenciements, des pressions, y compris des pressions judiciaires et qui vont jusqu'à l'accident du travail reconnu par la sécurité sociale..., énumère cet ancien cadre. C'est autant de situations qui sont complètement contraires aux valeurs de l'association."

Il y a trois ans, l'inspection du travail avait déjà pointé l'existence de rapports très dégradés au sein de l'association. L'ONG reconnaît qu'il existait alors de fortes tensions entre membres de l'organisation. Elle assure que le calme est désormais retrouvé et que l'équipe dirigeante a en partie été renouvelée.