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"Ici, il n'y a rien du tout" : les grandes inégalités que constatent les jeunes ruraux par rapport aux grandes villes

Les adolescents des communes rurales déplorent un accès limité aux études, à la culture et au sport.

Une adolescente sur son téléphone portable (image d'illustration).
Crédit : Unsplash
RTL INSIDE - Avoir 20 ans à la campagne
00:03:50
Gautier Delhon-Bugard - édité par Thibaud Hue
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Transports, emploi, pouvoir d'achat, accès à la culture et au sport... Les difficultés du quotidien sont nombreuses pour les habitants des communes rurales. Entre érosion des services publics et sentiment d'exclusion de la part de l'État, 73% d'entre eux estiment être les grands perdants des politiques menées depuis 2017, selon une enquête de l'IFOP.


Parmi eux, les jeunes des campagnes se sentent particulièrement abandonnés par rapport à ceux des grandes villes. Dans le Perche, en Normandie, et dans le Centre-Val de Loire, tous pointent les mêmes inégalités.

Valentin, 17 ans, est scolarisé au lycée de Mortagne-au-Perche et se déplace le plus souvent en transports en commun. "Là, mon père est exceptionnellement disponible, donc il me ramène, mais sinon, c'est souvent le bus", confie-t-il au micro de RTL.

Ce jeune, en bac pro commerce, passe la semaine à l'internat pour éviter d'interminables allers-retours quotidiens. Son domicile est situé à plus d'une heure de route. "Le matin, ça me ferait lever super tôt et me coucher très tard. J'arrive le lundi matin, et je repars le vendredi soir", détaille-t-il. 

La difficulté d'être "indépendant"

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Sans permis de conduire, l'adolescent doit s'adapter et passe souvent six à sept heures sur son vélo pour rejoindre ses amis qui habitent, pour les plus proches, à "30 kilomètres". Une obligation pour celui qui tient à être "indépendant". 

Après le lycée, Valentin envisage ensuite de se lancer dans des études supérieures l'année prochaine afin de suivre un cursus en gestion des entreprises. Il devra une nouvelle fois se déplacer car les cursus proposés sont très peu nombreux dans l'Orne, la seule université du secteur étant située à plus de 70 kilomètres.

"Pour les études supérieures, on ne pense pas trop à nous parce que je suis obligé d'aller vers Rennes ou Brest. J'ai des parents qui m'accompagnent et qui sont d'accord avec moi, mais je sais qu'il y a plein de gens dont les parents n'ont pas trop le budget. Il y a une fille dans ma classe qui veut faire de la mode et elle ne peut pas parce que c'est loin la mode", regrette-t-il.

De nombreux jeunes préfèrent donc se lancer directement après le bac, comme Loclane, 20 ans, qui travaille dans une exploitation de poules pondeuses. "J'ai préféré avoir mon bac et aller dans une entreprise pour entamer la vie d'adultepouvoir payer l'essence si je dois partir quelque part ou profiter des week-ends. Je suis au SMIC, avec 1.400 euros par mois, sans les heures supplémentaires", confie-t-elle.

Des infrastructures sportives en retard

Concernant l'accès à la culture et au sport, il faut encore faire des kilomètres. Valentin constate que, dans sa campagne, "il n'y a rien du tout" à part "un bowling et une piscine"

Dans le Perche, l'offre sportive est toutefois importante. Une douzaine de clubs de football accueillent les jeunes comme Donovan, 25 ans, qui retrouve ses coéquipiers trois fois par semaine. Il dénonce toutefois la qualité des infrastructures, avec son terrain en sable et en cailloux, alors que "les joueurs en ville sont pour la plupart sur synthétique avec des bonnes installations".

Malgré ces inégalités, Donovan ne quittera jamais sa campagne : "Paris, c'est super, mais pas plus d'un week-end."

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