Une mobilisation "historique" a eu lieu ce mardi 7 mars dans toute la France. Des cortèges se sont élancés à travers tout le pays pour s'opposer à la réforme des retraites, actuellement en débat au Sénat. Plusieurs centaines de milliers de manifestants se sont réunis, 3,5 millions selon la CGT, notamment à Paris où le syndicat a dénombré 700.000 personnes. La préfecture de Police n'a compté que 81.000 manifestants dans les rues de la capitale et 1.280.000 à l'échelle nationale.
Selon le ministère de l'Éducation nationale, le taux moyen d'enseignants grévistes s'élevait à 32,71%, dont 35,35% dans le primaire et 30,09% dans le secondaire (collèges et lycées). Le Snuipp-FSU et Snes-FSU ont annoncé leurs propres chiffres, avec au moins 60% de grévistes dans le premier et le second degré. Plusieurs établissements scolaires étaient bloqués à Rennes ou encore Strasbourg.
Le mouvement de grève s'est notamment fait ressentir dans les transports où le trafic était très perturbé toute la journée. Du côté de la SNCF comme de la RATP, une grande partie du service habituel était interrompu. Les deux promettent une légère amélioration pour mercredi.
Dans le secteur de l'énergie, moins de la moitié des salariés d'EDF (41,5%) avaient cessé le travail mardi à la mi-journée. Dans le parc nucléaire, EDF a indiqué en début de matinée enregistrer une baisse de charge cumulée de 9.900 MW, soit la production d'une dizaine de réacteurs. Pour les barrages hydroélectriques, la puissance disponible chutait de 7.000 MW vers 15h30, selon l'électricien.
Plus de 2.000 foyers ont été privés d'électricité en début d'après-midi à Annonay (Ardèche), fief du ministre du Travail Olivier Dussopt, a rapporté Enedis qui n'exclut pas la piste de coupures "sauvages" par des grévistes. Ces interruptions s'ajoutent aux coupures provoquées par des grévistes qui ont affecté plus de 4.000 usagers mardi à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) et Neuville-en-Ferrain (Nord), visant des zones industrielles et commerciales. Un recours aux coupures que Stanislas Guerini a jugées "dégueulasse" sur RTL.
La journée de grève a également été marquée par quelques débordements. Des dégradations ont été constatées dans plusieurs villes et au moins 11 personnes ont été interpellées. Les forces de l'ordre ont été contraintes de faire usage de canons à eau à Rennes et à Nantes. À Paris, des projectiles ont été tirés en direction des policiers qui ont répliqué avec des tirs de LBD ou du gaz lacrymogène. La Préfecture de police a fait état de tensions localisées au niveau de Port-Royal / Berthollet. Un groupe radical "cherchant l'affrontement avec les forces de l'ordre".