Plusieurs villes françaises - une dizaine au total - sont touchées par une grève des éboueurs. Comme d'autres professions, ils sont mobilisés contre la (très) controversée réforme des retraites.
Dans la capitale, les poubelles s'accumulent avec pas loin de 5.000 tonnes de déchets qui s'entassent sur les trottoirs. Au total, dix arrondissements sont touchés. L'autre moitié, gérée par des prestataires privés, fonctionne au ralenti. "Je suis en colère, parce que ce mouvement de grève a des répercussions dans la moitié de la capitale depuis le début de la semaine. Et on a un silence assourdissant de la maire de Paris sur ce sujet", réagit Geoffroy Boulard, le maire LR du XVIIe arrondissement, sur RTL.
"J'ai proposé pourtant des solutions temporaires, comme de recourir à une société privée pour désengorger les trottoirs. On a un problème de salubrité et de sécurité. Parfois, on ne peut plus marcher sur le trottoir. L'image de Paris est forcément très dégradée."
Geoffroy Boulard dit avoir écrit à Anne Hidalgo lundi 6 mars. "Je lui ai dit qu'il fallait anticiper ce mouvement de grève affectant les conducteurs de bennes et les incinérateurs qui recueillent les déchets. Par expérience, on sait que cela met beaucoup de temps à se remettre en route. Il faut donc assurer un minimum. Mais comme aujourd'hui, il n'y a pas de service minimum, on est complètement otage." L'édile dénonce au passage le "mutisme vraiment inacceptable" de la maire de Paris. "On a honte de la gestion de cette ville, ce n'est pas la première fois."
"À partir du moment où la Ville de Paris est solidaire du mouvement social, ce qu'elle a affiché sur l'Hôtel de Ville il y a quelques semaines, elle est évidemment complètement coincée. Or la propreté est quelque chose de vitale. Elle peut faire appel à des sociétés privées en cas de grève, ce n'est pas illégal [...] Elle n'est pas intéressée par sa ville, mais par un mouvement politique contre le gouvernement." "Tout ça n'est pas à la hauteur. La maire de Paris a une grande responsabilité dans la situation qu'elle laisse pourrir", ajoute-t-il, remonté. "Elle a visiblement d'autres choses à faire."
Sans parler de la "prolifération exponentielle des rongeurs", nécessitant de "prendre des moyens encore plus drastiques."
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