Le bout du tunnel s'éloigne encore un peu plus ce vendredi après que les négociateurs de la CGT ont quitté, vers 2 heures du matin, les premières négociations menées entre les syndicats et la direction de TotalEnergies, insatisfaits des propositions d'augmentations salariales faites par le groupe pétrolier.
"Les propositions qui sont sur la table sont largement insuffisantes", a déclaré Alexis Antonioli, secrétaire général CGT de la plateforme TotalEnergies Normandie, dénonçant une "mascarade" et sous-entendant que les syndicats réformistes (CFE-CGC et CFDT) signeraient un accord. "On pense fortement qu’il y a des organisations syndicales, qui n’appelaient pas à la grève, qui vont être signataires de cet accord en espérant mettre fin au mouvement."
Il a évoqué un "scénario à la Exxon", l'autre groupe pétrolier concerné par une grève dans ses deux raffineries françaises, et où les deux syndicats, majoritaires, ont signé un accord avec la direction, sans la CGT. Mais, selon eux, les grévistes des sites TotalEnergies n'accepteront pas lors de votes vendredi l'offre faite par TotalEnergies, soit 5% d'augmentation générale avec un plancher d'augmentation à 2.000 euros. La CGT dit avoir fait une contre-proposition, qu'elle n'a pas dévoilée.
"Ces syndicats-là qui viendraient signer un accord au rabais, ça ne changera rien à la mobilisation, ça ne changera rien à l’état d'esprit et à la détermination des grévistes", a prédit Alexis Antonioli, avant de quitter l'esplanade pour aller dormir. Les deux négociateurs de la CGT, deuxième syndicat du groupe, ont ajouté que "si jamais la direction a envie de nous recontacter, elle a nos portables."
Du côté de la CFDT, le représentant du syndicat aux négociations a annoncé qu'un compromis avait été trouvé dans la nuit avec la direction pour une augmentation des salaires de 7%, mais sans la CGT.
"L’équipe de négociation CFDT donne un avis favorable aux mesures qui sont sur la table", a déclaré Geoffrey Caillon, coordinateur CFDT dans le groupe pétrolier, peu après 3h30 du matin. La CFDT va soumettre la proposition, qui inclut aussi une prime allant de 3.000 à 6.000 euros, à ses adhérents, et doit être signée avant midi vendredi.
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