Un moment historique pour le SPD, le parti social-démocrate allemand. Fondé en 1875, le parti n'avait encore jamais été dirigé par une femme. C'est chose faite puisqu'Andrea Nahles en a pris la tête.
Alors qu'elle n'était que secrétaire générale en 2009, elle avait marqué les esprits après des législatives catastrophiques en déclarant à la tribune : "Les 'un point c'est tout' et la testostérone, on en a eu assez ces dernières années".
Elle était connue comme une femme au caractère bien trempé, et l'idée avait peut-être germé, même inconsciemment, il y a 10 ans qu'elle pouvait devenir la patronne des socialistes allemands.
Un homme s’en va, on le remplace par une femme
Alba Ventura
Andrea Nahles, 47 ans, fille de maçon, divorcée et mère d'une petite fille de 7 ans, est aussi une révolution en Allemagne, où les femmes carriéristes qui ne s'occupent pas de leurs enfants à temps plein sont mal vues. Quand elle a eu son bac, on lui a demandé ce qu'elle voulait faire plus tard. Andrea Nahles avait répondu qu'elle souhaitait être soit mère au foyer, soit chancelière.
En Allemagne, de plus en plus de femmes accèdent au haut niveau en politique, c'est devenu naturel. Angela Merkel est Chancelière depuis trois mandats, et vient de rempiler pour un quatrième. Merkel qui vient par ailleurs elle-même de se choisir comme dauphine une femme, Annegret Kramp-Karreenbauer, surnommée AKK, à la tête de son parti la CDU.
Une femme s’en va, on la remplace par une femme. Un homme s’en va, on le remplace par une femme. Et vous savez, en Allemagne, on compte pas moins de 5 femmes chefs de partis.
Chez nous, la parité n’est que de façade en réalité. Parce que, dans les cercles de "décisions du pouvoir", il n’y a que des hommes. Ceux qui entourent Emmanuel Macron à l'Elysée, ce sont des hommes. Les ministres les plus proches du Président, des hommes : Christophe Castaner, Gérard Collomb, Benjamin Griveaux.
On a eu des femmes dirigeantes de partis : Michèle Alliot-Marie, Martine Aubry, mais pas de renouvellement naturel à droite et à gauche. On a Marine Le Pen qui a hérité de son père, mais elle est la seule femme aujourd’hui à la tête d’une formation politique. On a par ailleurs un parlement plus féminin, rien à dire, il y a plus de femmes qu’auparavant. On a aussi des femmes au gouvernement à parité.
Mais regardez, alors que la ministre des transports Élisabeth Borne est en train de négocier avec les syndicats de cheminots, c’est le Premier ministre qui fait des annonces sur le fret et sur la fin du recrutement au statut de cheminot au 1er janvier 2020. Pourquoi ne pas laisser la ministre faire ces annonces ? Forcément les syndicats ont réclamé que la négociation se fasse à Matignon. Et le porte-parole du gouvernement a beau jeu de dire que c’est la ministre Élisabeth Borne qui est chargée du dossier, il n’empêche que le mal est fait.
C’est tout en haut que ça coince, au cœur des décisions, au cœur du pouvoir. Il reste encore un peu de chemin pour l’égalité femme-homme, grande cause nationale du quinquennat.
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