Les femmes prennent le pouvoir. Pas seulement dans la société, mais aussi, et surtout, dans la fiction. Après les personnages féminins des séries de très grande écoute comme Game of Thrones, Westworld, ou les séries qui se focalisent sur un univers féminin comme Orange Is The New Black, voici la nouvelle production Netflix qui fait la part belle au sexe (pas) faible.
Attendue pour le 23 juin, Glow a été co-crée par deux femmes : Liz Flahive et Carly Mensch. Elles ont eu le soutien d'une maîtresse en la matière : Jenji Kohan, la créatrice de Weeds et Orange Is The New Black. Une spécialiste dans la valorisation de la femme dans toute sa diversité et sa complexité. Une fois encore, elle pose sa patte, mais tout en laissant la liberté nécessaire aux showrunneuses, sur une série qui, sans en avoir l'air, est engagée du côté des femmes.
Elles sont 14 à vouloir se battre pour le spectacle, sans "dépendre des hommes", explique Alison Brie (qui incarne Ruth), l'une des actrices principales, rencontrée par Girls à Londres. C'est une histoire empruntée à l'Histoire. Dans les années 80, un groupe de femmes devient professionnel de catch, les Gorgeous Ladies of Wrestling ("Les magnifiques femmes du catch", en français), dont les initiales donnent donc GLOW. Les combats des catcheuses étaient retransmis à la télévision alors que ce sport est, au départ, éminemment masculin. La série Netflix raconte donc l'histoire de ces femmes qui vont devenir catcheuses pour divertir les téléspectateurs.
Liz Flahive et Carly Mensch sont tombées par hasard sur un documentaire qui revenait sur ces années. Elles ont été "tellement époustouflées par GLOW", qu'elles ont "tout de suite fait des recherches" pour faire naître leur série, raconte la première à Girls.
"Je trouve ça plutôt incroyable de voir 14 femmes faire du catch ensemble et se retrouver dans la version la plus puissante d'elles-mêmes", explique l'interprète de Debbie, Betty Gilpin. Alison Brie d'ajouter : "On suit ces femmes habiter et posséder vraiment leur corps, ainsi que leur pouvoir, je pense que c'est un message féministe assez puissant. Et en même temps, elles ne dépendent pas des hommes pour avoir de la force et du pouvoir. Elles ne cherchent pas l'attention des hommes. Et je pense que ça c'est vraiment rafraîchissant."
Tout comme pour la créatrice selon qui Glow est "indéniablement féministe". Pourquoi ? Déjà parce qu'il y a "14 femmes et un homme", commence-t-elle, tout en nuançant car "la série se base sur une autre époque et que parfois, les personnages sont confrontés à des problématiques de 1985, pas tellement féministes".
Une histoire de Cendrillon avec des body-slams.
Liz Flahive, co-créatrice de "Glow"
Peu importe. Liz Flahive résume ainsi sa première création : "Une histoire de Cendrillon avec des body-slams". Les body slams, c'est un mouvement en catch. Préparez-vous à en connaître quelques rayons de plus sur le domaine. Comme les actrices qui ont subi un mois d'entraînement "intense" avant le début du tournage, puis pendant.
Au début, aucune d'elle n'avait réellement regardé de catch ni entendu parlé de GLOW. "Moi ça m'excitait depuis le début cette histoire de catch", raconte l'actrice par qui l'on entre dans l'histoire, Alison Brie. Toutes sont finalement devenues fans de ce sport si peu regardé en France. Encore moins par des femmes. "Je conseillerais à tout le monde de se mettre au catch, comme le théâtre, c'est accès similaire à cette partie de vous que vous ne connaissiez pas avant", ajoute l'actrice.
Un peu long au démarrage, la série qui renoue avec des épisodes d'une trentaine de minutes est tout de même facile d'accès, surtout grâce aux personnages délicieux. Chaque femme a sa personnalité marquée sans tomber dans la caricature. Chacune est complexe et attachante. Chez son personnage Ruth, Alison Brie aime le fait qu'il y a "toujours des parts d'elle qui sont en confrontation les unes avec les autres".
Betty Giplin qui interprète la star de la série apprécie le fait que Debbie soit une femme qui pense tout connaître sur tout avant que "quelque chose lui arrive et renverse sa vie". Quant à Kate Nash, elle "adore Rhonda". "Elle a beaucoup de confiance en elle, elle est juste elle-même et ne prête pas attention à ce que les autres peuvent penser d'elle, c'est très rare", explique-t-elle. Au milieu de tous ces œstrogènes, un homme dirige la meute, le réalisateur de l'émission. Marc Maron interprète Sam, un "trou du cul sexiste et grincheux" qui "s'effrite petit à petit" et devient "plus vulnérable, fragile". Tous sont croustillants de manières différentes, et tous ont une histoire à raconter.
Des femmes plus ou moins sûres d'elles qui s'affirment tout au long des 10 épisodes, qui inspireront les jeunes filles. L'estime de soi sans se soucier du regard des autres est au cœur de cette première saison réussie sur des femmes qui brisent des codes à défaut de briser des mâchoires. Car le catch, c'est juste un jeu d'acteurs.
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