Des gueules cassées face à la baie des Anges : c'est la vision que transmet une enquête coup de poing du journal L'Équipe. En France, des hommes se battent sans règles, sans gants, juste pour le plaisir de se taper dessus. Fight Club a été un livre sulfureux ainsi qu'un film populaire version Hollywood et désormais, c'est une réalité de notre pays.
Nous voilà donc dans une villa abandonnée sur la côte d'Azur. Il est à peine 10 heures du matin. L'adresse a été donnée 30 minutes avant le combat sur une messagerie cryptée. Une vingtaine de spectateurs cagoulés sont là. Les combattants du jour se font appeler Igor et Lebof.
Igor a roulé toute la nuit depuis Lille pour venir cogner et se faire cogner. Aucune règle, aucune limite et pour l'infirmerie, il y a juste un type là-bas avec quelques cotons tiges et deux flacons de bétadine.
Tout est filmé et un maître de cérémonie chauffe les esprits. Ici, pas de soumission. On arrête au K.O. quand l'un des deux sera inconscient. Comme le raconte le journal L'Équipe, "après s'être salués en se touchant les poings, Igor et Lebof vont se jeter dans un combat d'une violence inouïe. S'enchaîner à coups de poings, de pieds, de coudes, à coups de boules aussi, 3 minutes et 40 secondes de dinguerie. Par deux fois, le crâne d'Igor cogne sur la dalle de béton. Un son lourd amplifié par l'écho de la pièce vide".
Igor sera arrêté pour K.O. technique. Le combat est rapidement posté sur les réseaux sociaux. Il cumulera près d'un million et demi de vues en seulement quelques heures.
Il y a des profils extrêmes, des tatouages nazis sont repérés parfois, mais il y a aussi et surtout "Monsieur Tout-le-Monde". Houdini vient de Rouen, il est garçon boucher. Il dit que "c'est plus une thérapie pour affronter mes démons, un manque de confiance et des idées de suicide". Il se fera massacrer par Kylian, un déménageur venu du Val-de-Marne.
Alexis travaille lui dans les travaux pétroliers. Il cognera sur Diego, un père de famille de 48 ans, papa d'un enfant autiste. Lui aussi poursuit une quête de la castagne pour "savoir ce qu'il reste de soi". Tous ces hommes viennent à leurs frais, n'ont rien à gagner.
Adrien travaillait dans un cabinet d'assureurs en Normandie. Nicolas, chauffeur VTC à Lyon, déclare avoir "accumulé beaucoup de haine, il faut que je tape. J'ai besoin de souffrir et faire du mal à quelqu'un me fait du bien. Le Fight Club, c'est du donnant-donnant". Il dit aussi avoir "peur d'être aimé, j'ai peur de décevoir. La douleur des émotions, elle fait quand même plus mal que les coups et puis j'aime le danger. Quand la vie ne tient plus qu'à un fil, on se sent vivant". Nicolas est reparti de son combat avec un doigt cassé et il a repris son boulot et son VTC, le soir même, en profitant de la nuit pour masquer ses ecchymoses.
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