La révolution dans le monde de la mode, tout comme les droits des femmes, à sa journée internationale sous le nom de Fashion Revolution Day. Comme le souligne le site dédié à cette opération, "4 ans après la catastrophe du Rana Plaza, la mobilisation reste plus que jamais nécessaire".
Le 24 avril 2013, il y a 4 ans jour pour jour, a été marqué par l'effondrement de plusieurs ateliers de confection textiles, dans lesquels travaillent des milliers de personnes. Au total, 1.133 ouvriers sont décédés et plus de 2.500 ont été blessés. Un drame qu'une partie du monde de la mode ne souhaite plus voir arriver.
C'est pourquoi Carry Somers, créatrice de mode engagée, a lancé le collectif Fashion Revolution. Son objectif : inciter chacun "à consommer la mode autrement, à s’interroger sur ceux qui la fabriquent et à réfléchir aux atteintes portées à l’homme et à l’environnement tout au long de ce processus complexe, impliquant de nombreuses opérations de par le monde", explique-t-elle. En ce jour de mode révolutionnaire, chacune et chacun est appelé à s'interroger sur sa consommation via le hashtag #whomademyclothes. Soit, "qui a fabriqué mes vêtements ?".
Cette vision de la mode responsable et engagée, Laura Brown la partage. La trentenaire est d'ailleurs membre de l'équipe française du Fashion Revolution Day et fondatrice de Ethipop. Avec sa société, la jeune femme accompagne des entreprises de mode sur trois grands axes : "la valorisation du savoir-faire, la protection de l'environnement, les projets à impact social et solidaire", peut-on lire dans le manifeste de Ethipop.
Laura Brown est une femme d'affaires qui n'arrête pas. Lorsque nous la rencontrons autour d'un verre début avril, celle-ci arrive tout juste d'un rendez-vous, et s'apprête à se rendre à un autre, à l'autre bout de Paris. Normal, cette trentenaire qui se "positionne comme féministe" souhaite, au quotidien, "valoriser les femmes par tous les moyens". Et pour y arriver, il n'y a pas une seconde à perdre.
Son engagement, Laura le doit à son environnement familial. D'abord, un père militaire, autoritaire et culturellement parlant machiste. “Pourquoi Papa ne participait pas aux tâches ménagères ?”, s'interrogeait-elle, petite. D'un autre côté, Laura été élevée par une "mère très forte", avec une “main de fer dans un gant de velours”, sourit-elle. Le gaspillage alimentaire par exemple, on connaît pas chez les Brown.
Si je te demande de nommer 5 femmes noires et influentes, je ne suis pas sûre que tu puisses le faire.
Laura Brown
Des parents originaires du Liberia et militants (ils ont dû fuir un pays en guerre civile), une enfance à Besançon, Laura reçoit une éducation anglo-saxonne. Le Liberia étant une ancienne colonie américaine, une bonne partie de la famille de la jeune femme réside aujourd'hui aux États-Unis. "Très tôt, mes repères ont d'ailleurs été anglo-saxons", souligne-t-elle, en citant Beyoncé, Maya Angelou ou Lauryn Hill comme modèles et sources d'inspiration.
En France, en revanche, difficile pour la petite fille de trouver des femmes à qui elle pourrait s'identifier. "Encore aujourd'hui, si je te demande de nommer 5 femmes noires et influentes, je ne suis pas sûre que tu puisses le faire. Cela fait une vingtaine d'années que je les cherche et que je ne les ai jamais trouvées", assure à Girls celle qui a "toujours été la seule noire dans sa classe".
Si certains jugent la mode comme un monde superficiel, Laura le voit quant à elle comme une manière d'exprimer sa créativité. Après trois ans en start-up, la jeune femme n'a plus d'intérêt pour son job et décide de reprendre ses études. Son objectif : accompagner des marques dans les grands magasins parisiens.
J'en avais ras-le-bol de courir après le chiffre d'affaires ; je voulais trouver du sens.
Laura Brown
Après un an et demi à l'Institut Français de la Mode, Laura décroche un stage - puis un contrat au Printemps Haussmann. Mais le tic-tac de l'entrepreneuriat rappelle la jeune femme à ses aspirations et à son goût du vêtement, vieux souvenirs de la boutique de sportswear tenue par son père et des émissions télévisées (C dans l'air, Capital, des documentaires sur Arte d'entrepreneurs et d'artistes ayant montés leurs projets...) que Laura regardait avec sa mère.
"J'ai toujours su que j'allais entreprendre", confie Laura. Mais après trois ans au Printemps, la responsable des marques du troisième étage de la mode femme a un gros coup de fatigue, décide de s'envoler en Californie et reconstruit sa vie. "J'en avais ras le bol de courir après le chiffre d'affaires ; je voulais trouver du sens", se souvient-elle.
De l'autre côté de l'Atlantique, à San Francisco, Laura découvre toutes ces mouvances du bien-être et des initiatives positives. À son retour en France, la jeune femme remarque de nombreuses marques de mode dites "éthiques et sociales", mais aucune plateforme où les retrouver. L'idée de Ethipop était née.
"Aujourd'hui, la niche est en train de devenir la norme", assure Laura, qui croit fort au potentiel de la mode éthique et responsable. Avec sa plateforme, cette ambitieuse changemaker souhaite trouver un lieu, à Paris, où rassembler les marques qu'elle accompagne (comme celle de Marie Beauchesne, fondatrice de Ypsylone, que nous avions rencontrée il y a quelques mois déjà) et devenir le "premier accélérateur de mode responsable".À peine le temps de lui souhaiter bonne chance et la jeune entrepreneure est déjà repartie dans le tourbillon de sa vie.
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