Il y avait urgence alors qu'une centaine de trains TER (sur 1.200 dans la région) sont supprimés chaque jour en Hauts-de-France, à la suite d'un manque de conducteurs. La SNCF forme actuellement ses futurs agents de traction et a ouvert à RTL les portes de son campus nordiste.
Devant l'un des écrans tactiles, seul dans une des cabines avec le paysage qui défile d'une gare à l'autre, Benoit Chauvain, 30 ans, se familiarise avec les commandes du train. "C'est impressionnant, il y a les indicateurs de vitesse, les instruments pour informer les passagers en cas de problème, nous avons presque les mêmes sensations qu'en ligne, mais dans la vie réelle on ne peut pas se tromper !" souligne cet Amiénois qui travaillait avant dans la distribution de machines à café. "C'est un métier à responsabilité avec tous ces gens à ramener chez eux chaque jour. Il y a un besoin de conducteurs, c'est motivant !".
La formation, rémunérée, d'une durée d'un an reste exigeante avec des entretiens psychologiques et tests de santé. "Pour 10 candidats retenus, nous devons examiner 1.500 dossiers, explique Jérôme Bodel, directeur régional des TER Hauts-de-France. Le recrutement est ouvert à tous à partir d'un niveau CAP. Nous cherchons surtout des personnes motivées !".
Les sessions qui alternent cours théoriques et stage pratique comme conduite sur simulateur de dernière génération accueillent 10% de femmes, un chiffre en hausse. Même si le statut du cheminot a évolué, la SNCF ne manque pas d'arguments pour convaincre ses futures recrues. "Cela reste un métier d'avenir, avec des perspectives d'évolution dans l'entreprise, un salaire intéressant (env 30-35.000 euros brut / an pour un conducteur débutant) et des valeurs écologiques avec des transports moins polluants" précise Xavier Lagace, directeur de la formation.
Avec la sortie de ces nouveaux conducteurs qui pourront renforcer les équipes, la SNCF espère retrouver un trafic normal en Hauts-de-France à l'été 2023. Actuellement, le taux de suppressions des TER s'est équilibré à 3% contre près de 10% il y a quelques semaines, mais la situation reste parfois compliquée sur certaines lignes.
Dans sa cabine "virtuelle", Mathieu Leroy, ancien employé de l'agroalimentaire ne cache pas son enthousiasme : "C'était un rêve d'enfant. Quand j'ai entendu que la SNCF recrutait, je me suis dit que c'était le moment avant 40 ans. Cela demande un investissement personnel mais cela vaut le coup. On voit du pays et on est autonome".
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