Fantasmer devant les pages glacées des catalogues semble bien lointain. Aujourd'hui, les marques à destination des jeunes femmes revendiquent de plus en plus un engagement féministe - là où leurs aînés ne disent tout simplement rien. Certaines se délocalisent sur les plateformes numériques et s'écartent des circuits traditionnels (par fautes de moyens ?) : à savoir les pages dans les magazines et les panneaux publicitaires des arrêts de bus.
Comme le notait le bureau des tendances Nelly Rodi en décembre dernier, le marché de la mode féministe prend de plus en plus d'ampleur et, côté égéries, les nouvelles marques s'affichent avec de grands noms comme Emma Roberts, Rowan Blanchard, Lena Dunham et sa BFF de la série Girls, Jemima Kirke. "L'univers de la lingerie n'a pas d'autres choix que de se réinventer", affirmait le bureau des tendances. La révolution du marché des déshabillés est en marche aux États-Unis comme en France, où le phénomène s'installe petit à petit. Il vient d'ailleurs d'être mis à l'honneur dans un défilé baptisé "Lingerie mon amour", à l'occasion de la semaine de la mode Paris Haute Couture. Des dessous de grandes marques et de jeunes pousses y ont été présentés.
Durant leurs achats lingerie, 71% des femmes adoptent en priorité le confort contre 44% pour la sensualité, selon une étude Statista réalisée en 2016. De quoi casser tous les clichés véhiculés par les poids lourds de l’industrie tels que Victoria’s Secret ou Aubade. Les jeunes marques l'ont bien compris.
Me and You, Lonely, Ysé ou Girls in Paris proposent toutes une vision plurielle de la féminité et prônent un retour au naturel, qui peut passer par des matières non-synthétiques, un tissu proche du corps, un discours engagé... Voilà les ingrédients secrets de ces jeunes pousses de la lingerie.
On connaissait déjà depuis plusieurs années les culottes de grand-mère estampillées "feminist" de la marque américaine Me and You. Cet été, Lena Dunham a mis en lumière Lonely, une autre marque néo-zélandaise tout aussi engagée. Elle cultive la "body positivity" et "la liberté d'expression", peut-on lire sur le site.
Mais en France aussi, les marques se mettent au discours engagé. Chez Ysé, on porte des soutien-gorge sans rembourrage "pour sublimer naturellement votre silhouette". Les marques Dessù et Ypsylone revendiquent une féminité loin des clichés et des stéréotypes, tandis que Mina Storm et Olly propose des culottes qui respectent l'environnement tout en donnant la parole à des égéries comme vous et moi : elles ont des corps imparfaits mais des histoires à raconter.
Parce que pour ces marques, il s'agit ne s'agit pas que de vendre des vêtements. Mais aussi de véhiculer un message positif, en plus d'un positionnement féministe. La révolution des mentalités passera-t-elle par le déshabillé ?
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