En 2020, Alexandre, 32 ans et charpentier, est devenu épicier ambulant
REPORTAGE - À 32 ans, Alexandre a investi toutes ses économies pour son nouveau métier, épicier ambulant. Il parcourt les communes de sa région à bord de sa boutique "La Casa d'Epi".

L'année 2020 a changé sa vie ! Anciennement charpentier, Alexandre Vrac a changé de vie avec la Covid-19. Le jeune homme s'est lancé comme épicier ambulant, "La Casa d'Epi", à travers la Mayenne, la Sarthe et l'Orne. Pour le suivre, il faut se lever tôt.
Sur la route, les premiers rayons du soleil percent la brume matinale. Loin de la ville, Alexandre traverse les prairies et les champs, au volant de sa camionnette. "Donc on va à Saint-Céneri-le-Gérei c'est vraiment un très beau village", décrit le jeune homme.
Il ralentit pour entrer dans la commune encore endormie : un pont de pierre, une église romane au bord d'une rivière.
En quelques minutes, Alexandre décroche la remorque, déplie le auvent de sa roulotte. À l'intérieur, un frigo et rangés dans des rayons en bois, plus d'une centaine de produits.
Plus qu'une épicerie habituelle
Les premiers clients, arrivent, peu à peu, à pied. Rapidement, une file se forme. "On est dans un village de personnes plutôt âgées. Ca nous évite de sortir et c'est précieux", témoigne Monique, 77 ans, qui vient acheter de quoi tenir une petite semaine.
Chaque jour, de village en village, parfois de maison en maison, l'épicier ambulant, s'arrête là où on l'attend. Dans ce hameau isolé, pour les habitants, il s'agit d'une des rares occasions de se retrouver. "Ca permet de se réunir, de se parler".
À Oisseau-le-Petit, aucun commerçant ne veut s'installer ici. "Nous, on ne peut pas offrir une épicerie à notre commune. C'est une alternative, un lien pour des gens qui ont besoin de se retrouver", explique Clémence Leugueur, adjointe-au-maire. Alors, cette épicerie-ambulante est une bonne solution.
Les habitants finissent par regagner leurs maisons. Alexandre reprend sa tournée. Il a encore une dizaine d'arrêts à effectuer.
Le projet ambitieux d'Alexandre
Ces dix dernières années, ce Normand a travaillé comme agent commercial, puis comme charpentier, sur de grands chantiers, aux quatre coins de la France. En mars dernier, à 32 ans, il a profité du confinement pour changer de vie. "Cela fait déjà un petit moment que je voulais m'installer", confie-t-il.
Il a investi 20.000 euros, toutes ses économies, ne gagne pas encore le SMIC aujourd'hui. Mais Alexandre croit dans son projet. "L'avenir est en train de s'éclaircir pour les petits commerces".
Chaque jour, il avale près de 600 kilomètres dans trois départements et ne regrette pas son choix. "Moi je pars du principe qu'il faut vivre au jour le jour (...) Il faut regarder devant". L’an prochain, le jeune entrepreneur compte ouvrir une épicerie et continuer sa tournée vers d'autres villages privés de commerce.
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