En 1991, une femme devient Premier ministre. Avec Edith Cresson à Matignon, même si elle n'y restera moins d'un an, un monde change. Comme il change avec l'écroulement définitif de l'URSS et le départ de Gorbatchev ou encore en Afrique du Sud. Ici aussi une page d'histoire se tourne. L'apartheid, la loi sur la propriété de la terre, sur l'habitat séparé et sur la classification de la population est en vigueur. Depuis 1950, la seule couleur de peau détermine la destinée de chaque citoyen. Mariages mixtes interdits, les Blancs d'un côté, les Noirs de l'autre.
Nelson Mandela, le porte drapeau de la lutte anti-apartheid, le captif de Robben Island, est sorti de prison il y a seize mois. Il y a de la place pour tout le monde dans ce pays dit Mandela. Le président Frédérik de Klerk a ouvert la discussion. L'Afrique du Sud tangue rapporte l'envoyé spécial de RTL de l'époque, Jean-Benoit Vion.
Le pays semble un instant glisser vers l'inconnu. Des armes à portée de main, le spectre d'une guerre civile se dessine. Mais contre toute attente, l'Afrique du Sud va vouloir respirer. Serge Gainsbourg n'aura pas vu le printemps de Johannesburg, il est mort trois mois avant. Des mois durant, le président de Klerk a négocié. La fin de l'apartheid c'est la fin de l'isolement, du blocus économique, sportif, politique imposé à tout un pays.
Mettre à l'index un demi siècle de ségrégation va prendre du temps. Mais la marche en avant du pays est inéluctable. L'Afrique du Sud se découvre des héros courageux comme le flamboyant évêque Desmond Tutu qui préside la commission de réconciliation. "Nous sommes le pays arc-en-ciel", clame Monseigneur Tutu en plein meeting. Dans deux ans, le Blanc Frédérik de Klerk et le Noir Nelson Mtréandela recevront conjointement le Nobel de la Paix. Plus d'autre choix pour les les Blancs et les Noirs que de celui de marcher désormais sur un même chemin. Un an à peine avant ce 17 juin 1991, cette route là n'existait pas.
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