Dans une rue d'Ajaccio, ces coups de feu sont un coup de tonnerre. Ils ont tué la République. Le préfet Claude Érignac avait 60 ans, il aimait le théâtre et prônait le dialogue. Il faudra cinq ans, jusqu'à l'arrestation du berger Yvan Colonna, pour que ses assassins soient jugés. Six mois plus tard, les drapeaux tricolores sont à nouveu célébrés. Mais pour rendre un autre hommage, beaucoup plus joyeux. Un rêve de victoire. Bleu, blanc, rouge dans les studios de RTL. Les mêmes couleurs au Stade de France, 80.000 spectateurs à 21 heures. Les Bleus sont en bleu, les Brésiliens sont en jaune.
Pour le moment les Français laissent jouer. L'air est électrique. Soixante millions d'espérances. Vingt-sept minutes maintenant que Bernard Roseau et Christian Olivier attend l'inimaginable. Quand soudain la France ouvre le score par le biais de Zinédine Zidane. "Allez les Bleus !", tonne le stade. Jamais la France n'a remporté une Coupe du monde. On est loin du compte. Mais le vent de l'histoire a commencé à souffler sur Saint-Denis. Juste avant la mi-temps, Zinédine Zidane inscrit le deuxième but français. Au Brésil, le diable s'habille en Zidane. En France, on va lui courir après pendant 45 nouvelles minutes inoubliables.
Lui aussi avait applaudi aux buts français et ne se serait pas privé de les commenter : Yves Mourousi est mort quelques semaines avant cette page d'Histoire qui se tourne. Car sur le terrain, plus rien désormais ne saurait interdire le triomphe. "Et un, et deux et trois zéro !", scande, prémonitoire, le public du Stade de France. Jusqu'à l'ultime minute, et le but d'Emmanuel Petit. Une équipe chavire. Un entraîneur, Aimé Jacquet, critiqué pendant des mois lors de la préparation des Bleus, savoure une douce revanche.
Un pays s'embrasse. Jamais la communion n'a été aussi forte. C'est un moment suspendu. Les Champs-Élysées sont le centre exclusif du monde, envahis au cœur de la nuit par une vague de centaines de milliers de personnes. Il seront 350.000 le lendemain pour apercevoir les Bleus qui défilent.
Le maillot des Bleus est brodé d'une étoile, celle des champions du monde. Aucun footballeur ne peut aller plus haut. Même le président de la République, Jacques Chirac, en trébuche de confusion ("Et voici la coupe de France... euh la coupe du monde"). Dans le ciel de Saint-Denis, une parenthèse illuminée par un feu d'artifice. Le seul moment où des millions de rêves d'enfants se sont réalisés.
(Chronique mise en ondes par Grégory Caranoni)
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