1. Accueil
  2. Actu
  3. Société
  4. Église : ces prêtres qui décident de quitter leur paroisse pour vivre leur amour
3 min de lecture

Église : ces prêtres qui décident de quitter leur paroisse pour vivre leur amour

ENQUÊTE - Le père Christophe Chatillon a démissionné de son ministère en raison de son amour pour une femme. Un rassemblement était organisé à Orléans, l'occasion pour certains fidèles de se questionner.

La cathédrale Sainte-Croix, à Orléans, le 23 mars 2020.
La cathédrale Sainte-Croix, à Orléans, le 23 mars 2020.
Crédit : CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP
Église : ces prêtres qui décident de quitter la paroisse pour vivre leur amour
00:03:39
Le départ d'un prêtre en raison de son amour pour une femme réveille un vieux débat dans l'Église
00:03:39
Hermine Le Clech - édité par Robinson Hollanders

La démission du recteur de la cathédrale d'Orléans, le père Christophe Chatillon, a bouleversé la paroisse. La raison : son amour pour une femme, incompatible avec l'obligation de célibat des prêtres. C'est une démission synonyme de choc pour la paroisse et ses fidèles et qui relance le fameux débat autour du mariage des hommes d'Église

Ils étaient plus d'une centaine de paroissiens d'Orléans à se déplacer pour partager leurs sentiments avec l'évêque du diocèse, tous encore émus par le départ du père Chatillon. "C'était à la fois notre curé et mon confesseur, donc j'étais très surpris et choqué. Je suis triste de le voir partir parce que c'était un très bon prêtre", raconte un homme. 

"Je fais partie d'une famille qui s'appelle l'Église. J'ai mal, comme beaucoup d'autres personnes. Ce que je viens chercher aujourd'hui, c'est de l'espérance à travers ce que Monseigneur va pouvoir exprimer, expliquer la situation et ne pas dire n'importe quoi", raconte une femme présente au rassemblement.

Une situation commune

Pourtant, un prêtre qui quitte ses fonctions par amour, ça n'est pas si rare que cela. En revanche, ça demeure un sujet très sensible. Les prêtres qui assument ou sont découverts doivent partir du jour au lendemain. C'était le cas pour Marc Fassier, ancien prêtre aux Lilas, en Seine-Saint-Denis. En 2018, il tombe amoureux d'Ingrid, une paroissienne. Mais il est dénoncé et révoqué à l'été 2021.

À écouter aussi

"Moi, à ce moment-là, je me dis pourquoi est-ce que l'Église ne comprend pas cet accomplissement ? Pour moi, il n'est pas du tout incompatible avec l'exercice même de mon ministère. Quand je parle d'amour, par exemple quand je prépare des couples au mariage, ça devient incarné. Et paradoxalement, à ce moment-là, on me dit non, il va falloir que tu quittes ce ministère", racontait Marc Fassier.

Pour éviter de choisir entre leur relation ou leur profession, les prêtres amoureux gardent pour beaucoup le secret. Il existe même "Plein Jour", une association qui accompagne ces couples clandestins. "L'année dernière, on a eu peut-être entre 30 et 40 personnes différentes, mais ça ne représente absolument pas le panel de prêtres ou de religieux qui sont amoureux. Le prêtre est rattrapé par la culpabilité d'aimer parce qu'il n'a pas le droit, entre guillemets. Et donc ce sont des grandes souffrances pour les uns et pour les autres", explique la présidente de l'association "Plein Jour", Meryl Chaperon.

Éviter la remise en question

Du côté de l'Église, les paroissiens sont divisés, mais le manque de prêtres et les démissions poussent les fidèles à se poser des questions. "Moi, je me dis que le célibat des prêtres, c'est une chose, mais que si ça devient trop lourd à porter, il faudrait peut-être un grand débat dans l'Église catholique. On a fait un débat sur les problèmes de pédophilie, d'agressions sexuelles, de trucs comme ça. Est-ce qu'on ne peut pas faire un débat aussi là-dessus ?", interroge Thomas, un paroissien. 

De l'autre côté, l'Église aborde peu le sujet. Le célibat des prêtres est d'abord vu comme une richesse plutôt qu'une souffrance. "L'Église latine a fait ce choix. Le tout, c'est évidemment que le discernement qui se fait avant, soit bien abordé et que les personnes soient accompagnées. Pour les prêtres, ça peut être une agression, de dire "les prêtres devraient se marier". On ne peut pas dire, le monde est comme ça aujourd'hui. C'est peut être plus compliqué que ce qu'on peut en dire", estime Jacques Blaquart, évêque du diocèse d'Orléans. Il assure toutefois que le diocèse accompagnera Christophe Chatillon moralement et financièrement si nécessaire.

La rédaction vous recommande

L’actualité par la rédaction de RTL dans votre boîte mail.

Grâce à votre compte RTL abonnez-vous à la newsletter RTL info pour suivre toute l'actualité au quotidien

S’abonner à la Newsletter RTL Info

Commentaires