ÉDITO - Agression homophobe de Paul : "Par pitié, avançons unis", exhorte Isabelle Saporta

Il s’appelle Paul, il se baladait avec une de ses amies. Une jeune fille les a accostés pour savoir s’ils étaient en couple. Paul a dit qu’il aimait les garçons. L’adolescente l’a insulté puis a fait venir un groupe de jeunes de 13 à 20 ans, filles et garçons, pour le rouer de coups.

Les parents des agresseurs ont ensuite voulu attendre Paul à la sortie de l’hôpital où il était venu se faire soigner. Il a fallu appeler la police pour le protéger. On est en France, en 2024 et on est encore là. À vouloir "casser du PD". En 2023, les services de police et de gendarmerie nationales ont enregistré des agressions homophobes en hausse de 13%. 2.870 crimes ou délits. 

Cette sale ambiance, elle est partout dans le monde et spécialement chez les populistes. Aux États-Unis, le maire musulman conservateur de Hamtramck dans le Michigan, soutient Donald Trump et a fait retirer les drapeaux arc-en-ciel de sa ville. En Russie depuis 2022, Vladimir Poutine attise la haine anti-gay.

Kesaria Abramidzé, quand la transphobie tue

La Géorgie s’est embarquée sur les mêmes eaux troubles. Elle vient de voter une loi anti-LGBT. Sauf que dans la foulée de ce vote, il y a quelques jours seulement, Kesaria Abramidzé, une jeune actrice transgenre, a été retrouvée morte poignardée. Parce qu’à force d’agiter la haine, on récolte des morts.

Nous ne sommes ni les États-Unis de Trump, et encore moins la Russie ou la Géorgie. Néanmoins, dans notre gouvernement, nous avons désormais des personnalités qui se sont opposées de façon virulente aux mariages pour tous, à la constitutionnalisation de l’IVG et à l’interdiction des thérapies de conversions des homosexuels. Des traitements ahurissants pour remettre les gays dans le prétendu droit chemin de l’hétérosexualité.

Je suis inquiète, mais en même temps, je suis soulagée que dans ce climat délétère, le Premier ministre ait voulu rappeler qu’il serait le garant des libertés de TOUS les Français. Par pitié, avançons unis plutôt que de chercher sans arrêt de nouveaux boucs émissaires.