Dans le projet de loi sur la Sécurité sociale, le gouvernement envisageait, pour certains médicaments génériques en particulier, d'organiser des compétitions entre les différents produits. Une sorte d'appel d'offres pour sélectionner les produits remboursés, principalement en fonction de leur prix. L'objectif, faire des économies en ne remboursant plus les produits qui n'auront pas été retenus. Les produits pour le système digestif, très prescrits, seraient concernés. Et les industriels de la pharmacie en attrapent des crampes à l'estomac justement et lancent une alerte à la délocalisation.
La méthode du gouvernement, l'appel d'offres, attise la crainte de ces industriels. Ces derniers ont peur de voir les fabricants chinois ou indiens être privilégiés car les coûts ne sont pas les mêmes. Il n'y a pas si longtemps, pendant l'épidémie, nous nous alarmions de la perte de souveraineté française en matière de médicaments, au point de rapatrier la fabrication du médicament. Une dépendance à l'égard de l'étranger peut se traduire par des difficultés d'approvisionnement, voire des pénuries.
La décision publique est difficile. Faire des économies à la Sécurité sociale est évidemment nécessaire. Mais la protection de l'approvisionnement pour ces biens stratégiques l'est tout autant, et ces deux objectifs sont parfois contradictoires.
La souveraineté a un prix. Les coûts de production français sont plus élevés qu'ailleurs. Le système fiscal est aussi plus lourd qu'ailleurs. L'association des industriels du médicament, le LEEM, a fait faire des calculs intéressants. Ils montrent que le secteur subit en France la pression fiscale la plus élevée en Europe, avec un gros écart vis-à-vis de l'Irlande, du Royaume-Uni et de la Suisse, trois pays leaders dans la pharmacie.
Chacune des deux branches de cette alternative a un coût. Le choix de prendre les produits les moins chers permettrait de faire des économies. Dans le même temps, il y a un risque d'affaiblir le secteur des génériques en France et ses 15.000 emplois. Il est aussi l'un des rares secteurs industriels où la France dégage encore un excédent commercial. Le dilemme est aussi le même pour la transition écologique. Produire avec des normes "bas-carbone" et en Europe, c'est plus cher que produire en Chine. La neutralité carbone a aussi son prix.
Le ministre chargé de l'Industrie, Roland Lescure, a décidé, jeudi 6 octobre, de surseoir devant la levée de boucliers. Une expérimentation des appels d'offres va être conduite pour une catégorie de médicaments.
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