18.519 faillites ont été enregistrées sur les six premiers mois de l'année. Au total, quatre patrons mettent la clé sous la porte toutes les heures depuis janvier 2022. Pour certains qui avaient tenté de s'adapter face à la crise sanitaire, la situation s'est vite retournée. "J'ai mis en vente ma maison pour essayer de sauver ce que je peux sauver. Je suis au fond du trou", expliquait un patron de PME près de Cholet au mois de janvier.
Au même moment, quatre salariés français démissionnaient toutes les minutes. L'économie tourne sans véritable repère, comme une toupie sans parquet ciré. Mais ces faillites et ces démissions n'ont pas de lien direct. C'est une preuve supplémentaire du caractère nouveau de cette crise. Aucun des patrons actuels n'a l'expérience d'une inflation proche de 10%.
Il faut remonter aux années 70 pour trouver une trace d'une telle situation. Aussi, une situation de pandémie où tous les pays se mettent en confinement, une pénurie de main d'œuvre, une guerre en Europe avec une crise des matières premières et une inflation n'avait jamais été vue.
Les faillites reprennent à un rythme très soutenu. Elles ont augmenté de 49% au deuxième trimestre selon le cabinet Altares. En temps normal, environ 55.000 faillites étaient constatées chaque année. Après deux ans où l'État payait les salaires, les charges et les avances de trésorerie, la parenthèse est désormais finie.
Les URSSAF réclament leur dû, les prêts garantis de l'État doivent être remboursés. Les délais de paiement des factures ne cessent d'augmenter. Avec ce cercle vicieux, le règlement traîne et le fournisseur fait faillite. 41% seulement des grandes entreprises paient dans les délais. Une chose insurmontable pour les PME.
Et certains patrons sont plus fragiles que d'autres. Quatre entreprises sur dix ne dépassent pas les cinq ans. Les échecs sont nombreux. Actuellement, selon l'association GSC qui a fait les comptes, les patrons les plus fragiles sont à la tête de toutes petites entreprises (Moins de trois salariés). Ils représentent 75% des faillites. L'âge moyen se situe dans les 46 ans.
Les patrons des toutes petites entreprises sont les plus touchées car ils sont les maillons faibles de notre économie. Et l'utilisation de ce terme n'est pas péjorative, au contraire. Les événements se liguent contre eux. Les artisans, l'hôtellerie-restauration, le commerce de centre-ville et le personnel de la logistique subissent de plein fouet la hausse des matières premières, la pénurie de main d'œuvre, l'inflation ou encore le coût du carburant. Et plusieurs de ces cases sont cochées en même temps.
Et cette situation est observable sur l'ensemble du territoire. Les Hauts-de-France, la Bourgogne-Franche-Comté ainsi que la Bretagne et la Normandie sont les régions les plus sensibles alors qu'elles étaient dynamiques au cours des dernières années. La Corse échappe à cette progression. Selon l'APEC, les entreprises vont engager un peu moins de cadres qu'au cours des derniers mois. Et après l'euphorie vue fin 2021, les entreprises se trouvèrent donc fort dépourvues quand la crise fut venue.
Commentaires
Afin d'assurer la sécurité et la qualité de ce site, nous vous demandons de vous identifier pour laisser vos commentaires.
Cette inscription sera valable sur le site RTL.fr.