C'est un terme qui ne parle à personne, ou presque. Le prédicat a fait son entrée dans les programmes enseignés à l'école primaire et au collège cette année et désigne tout ce qui se rapporte au sujet. Mais dès son apparition, on a accusé cette simplification d'appauvrir la grammaire française.
Il faut savoir que si ce concept n'était pas connu en France jusque-là, cette notion est enseignée depuis longtemps dans plusieurs pays francophones comme la Belgique ou encore le Québec. En France, c'est au mois de novembre que le prédicat a fait son apparition dans les programmes de plusieurs cycles scolaires, du CP à la 3ème.
Censé permettre "d'identifier les constituants d'une phrase simple en relation avec sa cohérence sémantique", il sera enseigné à partir du CM1. Prenons un exemple concret, dans la phrase "le professeur enseigne à ses élèves", le prédicat désigne la partie "enseigne à ses élèves", il désigne la fonction du groupe verbal. Il n'en fallait pas plus pour que certains y voient la disparition de l'enseignement des compléments d'objets.
C'est le cas d'une professeure de français, à l'origine de la polémique. Elle révèle dans les colonnes de Télérama le 3 janvier dernier que d'après la formation qu'elle a suivie, l'apparition du prédicat remplacerait ce qui existe déjà : "Simple. Efficace, parfait. Arrêtons de nous encombrer avec des notions complexes, des compléments d’objets directs, indirects, seconds, des compléments circonstanciels, et tout ce charabia qui perturbait nos chères têtes blondes et n’avait aucune utilité !" Depuis, enseignants et parents accusent cette nouvelle mesure d'être à la l'origine de la mort de la grammaire.
Sauf que, comme l'expliquait une enseignante le 7 février 2016 sur son blog Charivari à l'école, "l'enseignement du prédicat ne remplace pas celui des compléments de verbe (COD, COI...) : il le précède". Des propos confirmés par Michel Lussault, le président du Conseil supérieur des programmes, à l'origine de l'introduction du prédicat en France. Sur twitter, il juge la polémique "stérile", et assure qu'il "n'y a pas de disparition des compléments" que "le prédicat est un ajout, pas une substitution".
Michel Lussault fait référence dans ses tweets à un reportage diffusé le 11 janvier dernier au journal télévisé de France 2, qu'il estime "erroné". En résumé pour le président du Conseil supérieur des programmes, "ceux qui crient à la casse de la grammaire n'ont simplement pas lu les programmes".
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