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Déficit public : il faut atténuer le satisfecit européen accordé à la France

ÉDITO - La Commission de Bruxelles a proposé, mercredi 23 mai, de sortir la France de la procédure de déficit excessif. Pas question pour autant de faire preuve de triomphalisme, avertit le journaliste François Lenglet.

Le ministère de l'Économie et des Finances, à Bercy (Illustration).
Crédit : AFP / FRED DUFOUR
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François Lenglet & Loïc Farge
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La France a-t-elle désormais remis ses finances publiques en ordre ? Cela serait aller un peu vite en besogne. C'est vrai qu'en apparence, les choses vont mieux. Nous sommes désormais à un déficit de 2,6% du PIB -  c'est le dernier chiffre connu, il porte sur 2017. L'année d'avant, c'était 3,4% du PIB. Nous sommes donc en-dessous de la limite des 3% fixée par Maastricht, dont le dépassement avait motivé le déclenchement de la procédure à Bruxelles.

Mais l'amélioration entre 2016 et 2017 n'a pas été obtenue par des moyens très rassurants. Elle n'est due qu'à des facteurs exceptionnels. Et en tout premier lieu l'amélioration des recettes fiscales, c'est-à-dire des rentrées d'impôts, grâce à la reprise économique. Ensuite, des contributions à Bruxelles plus faibles que d'habitude. Et enfin la persistance de taux d'intérêt bas, ce qui a permis de contenir la charge de la dette.

Que les taux d'intérêt remontent - comme c'est probable -, que la reprise s'affaiblisse - comme c'est possible -, et le solde budgétaire français viendra tangenter à nouveau les 3%. Le Haut conseil des finances publiques, dirigé par le premier président de la Cour des comptes, a d'ailleurs rendu un avis sans nuances. Il estime que le passage en dessous de 3% a été obtenu "sans aucun effort budgétaire" en 2017. C'est un concours de circonstances, par définition non reproductible.

Le coûteux héritage de Hollande

En réalité, le Conseil et la Cour des comptes visent explicitement la première partie de l'année : celle de François Hollande, où l'on a desserré tous les freins : augmentation des dépenses, du nombre et du salaire des fonctionnaires. Pour cause de campagne électorale.

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La nouvelle administration, arrivée après l'élection présidentielle, a dû geler des crédits, et a profité du surcroît de recettes fiscales bienvenues pour corriger la trajectoire. En fait, Hollande avait hypothéqué la petite cagnotte en la dépensant avant même qu'elle ne rentre dans les caisses. Il l'a subtilisée à son successeur, Emmanuel Macron.

Pour 2018, la prévision officielle est de 2,3%. Et 2,4% pour 2019. Elles ont été améliorées récemment, encore une fois grâce à la croissance. Aux prévisions de croissance, faudrait-il dire plutôt. Prévisions qui suscitent d'ailleurs la méfiance de la Cour des comptes.

L'amélioration entre 2016 et 2017 n'a pas été obtenue par des moyens très rassurants

François Lenglet

D'autant que d'autres dépenses se profilent, comme de nouvelles aides aux entreprises avec la transformation du fameux crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) en baisse des charges. Et probablement, pour les années ultérieures, la reprise d'une bonne partie de la dette de la SNCF, qui va aussi grever les comptes, parce que l'opération devra transiter par le déficit budgétaire. Quant aux dépenses courantes, elles devraient continuer à augmenter très légèrement en volume.

Bruxelles cajole son meilleur allié

Personne n'est dupe à Bruxelles sur les fragilités françaises. Même à 2,6% de déficit en 2017, nous restons loin de la moyenne de l'Union européenne, qui est à 1% de déficit. Sans parler de l'Allemagne, qui va dégager 1,3% du PIB d'excédent.

Pour autant, l'heure n'est plus à la fermeté. La France est l'un des rares pays dont le gouvernement croit encore à l'approfondissement de l'Europe. On voit mal comment Bruxelles pourrait malmener son meilleur allié.

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