"Il est l'homme qui faisait rire François Mitterrand", affirme Pascal Praud en évoquant Roger Hanin, décédé mercredi 11 février. "Hier, toute la France a imité Laurent Gerra quand il parodie Roger Hanin : 'Navarro j'écoute !'"
"Roger Hanin, 89 ans. Une nature qui se confond avec les rôles et qui interdit de dissocier l'homme de l'acteur", poursuit le journaliste. "Une personnalité massive, souriante, bonhomme. Raymond Bettoun (son personnage du caïd dans Le Grand pardon, ndlr), c'est lui. Roger Kerbaoui, cet agent de change dans Le Sucre, de Jacques Rouffio, c'est encore lui", insiste-t-il.
Pascal Praud salue aussi "une vitalité, une énergie et une drôlerie propres à la communauté pied-noir qu'il incarne jusqu'à la caricature, et qui disparaît peu à peu au fil des années". Il ajoute : "Les pieds-noirs d'Alger ont des enfants, mais ils ne seront jamais de là-bas".
Je vais regarder pour la centième fois 'Le Grand Pardon' avec son Don Corleone à la française
Pascal Praud
"Socialiste tendance Tonton, communiste version Sarkozy (pour qui il s'était engagé en 2007), Roger Hanin n'a pas la filmographie de Jean Gabin, il n'est pas une légende comme Gérard Depardieu. C'est autre chose", décrypte-t-il.
"Comédien de télévision, avec ses avantages et ses inconvénients : on entre dans le salon. Vedette populaire, sans César ni Molière. Roger Hanin est mort, et les enfants de Navarro sont tristes", lance Pascal Praud.
Il conclut : "Ce soir, je regarderai pour la centième fois Le Grand Pardon avec son Don Corleone à la française. Arrête tes salamalecs, Bettoun !"