Procès du Carlton : "Quand la morale entre en conflit avec le droit", dit Pascal Praud
REPLAY / ÉDITO - Le journaliste revient sur le grand déballage qui a commencé à Lille. Chacun écoute les détails des soirées libertines. Mais peut-être cela éloigne-t-il de deux questions essentielles.
Pascal Praud réagit d'abord au témoignage sur RTL d'une personne qui assistait mardi 10 février au procès du Carlton de Lille, "comme on va au théâtre". L'homme disait : "Non je ne viens pas pour le cul".
"Mais il s'attend à quoi ? À une conférence sur l'économie mondiale ?", lance le journaliste. "Et je vous passe les détails, et notamment la plaque de voiture de DSK immatriculée SM, ça ne s'invente pas !", poursuit-il.
La plaque de voiture de DSK immatriculée SM, ça ne s'invente pas !
Pascal Praud
Pour lui, ce procès nous éloigne de deux questions essentielles à ses yeux. D'abord : est-ce qu'un client est un proxénète ? "La réponse est non", clame Pascal Praud. "Le client consomme, il paie mais il ne tire aucun profit de la prostitution", plaide-t-il.
La deuxième question, c'est : avoir un rapport avec une prostituée, est-ce un viol tarifé ? "Là encore, la réponse est non", affirme le journaliste. Il note que "le viol commence quand l'acte n'est pas consenti. Avec une prostituée, il est consenti puisqu'il existe une contrepartie qui est financière".
Mais pour lui, ces deux réponses juridiques ne sont "pas satisfaisantes quand on entend les us et coutumes des soirées du Carlton, avec l'homme qui n'aimait pas les femmes au point de les violenter".
"C'est là que la morale entre en conflit avec le droit. Et ne comptez-pas sur moi pour trancher ce débat qui traverse nos sociétés depuis toujours", conclut-il.
