Un travailleur marocain, épaulé par la CGT, dit avoir été victime "d'esclavage moderne" dans les Landes. En cause : une entreprise de nettoyage d'exploitation de volailles, sous-traitant de la filière aviaire. Celle-ci est accusée de traite d'être humain et de travail dans des conditions indignes.
Ce lundi 14 juin, le tribunal de Dax, saisi par la CGT et le travailleur, étudiait le dossier, lors d'une audience en correctionnelle, rapporte France bleu. La victime est un travailleur qui était en situation irrégulière au moment des faits, qui se sont déroulés entre 2015 et 2017. Depuis, sa situation a été régularisée. Dans ce dossier, la justice a déjà rendu plusieurs jugements ; mais seulement en ce qui concerne le volet du droit du travail.
L'entreprise, basée à Saint-Paul lès Dax, a été condamnée aux prud'hommes ainsi qu'au pénal, en première instance, pour travail dissimulé et emploi d'un travailleur étranger sans papier. Le délibéré est attendu d'ici quelques jours, les employeurs ayant fait appel du jugement. Mais la CGT a tenu à ce que la justice se prononce aussi sur les accusations de traite d'être humain, raison pour laquelle elle a directement saisi le tribunal avec une citation directe, poursuit la radio locale.
Lorsqu'il est contacté en 2015 pour intégrer cette entreprise, Aziz, un ouvrier agricole de 44 ans, loge dans un foyer de travailleurs. Il n'a pas d'autorisation de séjour et la société lui promet une possible régularisation. Par le biais d'un simple SMS, on lui demande de venir ramasser des volailles dans les élevages landais. "Vous ne pouvez pas imaginer… J'ai travaillé pendant la grippe aviaire, sans protection, sans rien du tout. (…) On travaille la nuit, la journée suivante, sans temps de repos, sans manger, sans rien du tout", témoigne celui dont les propos sont cités par France bleu.
En 2016, alors que la grippe aviaire fait rage, l'ouvrier est en effet appelé à ramasser des volailles. Pourtant, la loi l'interdit : "seules les entreprises agréées peuvent le faire", a déclaré une inspectrice du travail, venue témoigner. Et lorsqu'Aziz a le malheur de se plaindre auprès de son employeur, il est conduit "dans un endroit isolé au milieu des bois". Là-bas, il dit avoir été enfermé dans un enclos, avec les chiens - des Dobermann - de ses employeurs. "Les arabes, c'est fait pour baisser la tête. Si tu veux, je te renvoie chez toi", se serait-il entendu dire.
Pour l'avocat des employeurs, le dossier est "noirci à gros traits". Le magistrat estime qu'il "ne faut pas stigmatiser l'ensemble de l'activité aviaire sur notre territoire. On ne peut pas faire une généralité de ce dossier là", relaye France bleu. La décision sera rendue le 28 juin.
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