Depuis près de 50 ans, c'est
l'équivalent de dizaines de milliards d'euros qui ont été dépensés dans les
politiques de l'emploi des jeunes. On compte plus d'une vingtaine de lois sur
ce sujet. L'histoire débute dans les années 1970.
En décembre 1974, Valéry Giscard d’Estaing est président depuis 6 mois. Lui qui cultivait l’image de la jeunesse et du
changement voit l’horizon de son mandat s’assombrir.
Inflation forte, hausse du chômage,
particulièrement chez les jeunes travailleurs. Le président se fend alors de
son premier discours, avec un feu de cheminée en arrière-plan.
"Il faut traiter le problème
particulier des jeunes. Des initiatives seront prises dans les semaines
prochaines. Nous poursuivrons le changement de la société française. Pour que
vous puissiez vivre un jour dans une société jeune, détendue, juste, et ouverte
sur le monde".
Les mois passent, le gouvernement tâtonne
sur les mesures à prendre et le chômage continu d’augmenter à une allure folle. Jacques Freyssinet est chercheur associé à
l’institut de recherche économique et social : "Éclate une récession sans précédent
depuis les années 30, qui va faire passer le chômage au-delà du million. Tout
d’un coup la réponse par la scolarité n’est pas suffisante. Il faut inventer
des dispositifs qui facilitent l’accès à l’emploi pour ces jeunes sans
qualification".
À la rentrée 1975, les jeunes se mobilisent. On attend plusieurs milliers de jeunes à Paris, sous la banderole CFDT CGT, la jeunesse veut vivre. Le gouvernement annonce alors un dispositif nouveau pour éviter le chômage des jeunes, la création des stages Granet, du nom du secrétaire d’État à la formation professionnelle, Paul Granet. Les jeunes peuvent s’adresser à l’ANPE et demander à être intégré à l’un de ces stages. Après un examen avec un psychologue. Au bout de 6 à 9 mois, la priorité d’embauche revient aux jeunes qui sortent de ces stages.
Le plan pour l’emploi de 1975 marque le
début d’une longue liste de dispositifs et plus d’une vingtaine de loi ayant
toujours le même but : réduire le chômage des jeunes. Dès ces mesures Granet, on
trouve les deux piliers, d’une part des dispositifs ambitieux mais coûteux de
formation dans l’industrie, et dans le bâtiment et puis il y a des dispositifs
peu coûteux qui prennent plus ou moins la forme de stage. En général, ça les
sort du chômage, mais bien souvent ils y retournent à la fin du
stage.
À partir de 1976, quand Raymond Barre
devient Premier ministre, l’emploi des jeunes s’ancre comme un enjeu politique.
Plusieurs plans nationaux pour l’emploi des jeunes sont annoncés, en reprenant
l’idée des stages associés à des exonérations de cotisations pour les
entreprises. C’est ce genre de stage qui sera proposé à la
rentrée aux 450.000 jeunes qui se présenteront sur le marché du
travail.
Mais rien n’y fait, la courbe des inscrits
à Pôle Emploi grimpe à une allure effrayante. En 1981, quand François Mitterrand
devient à son tour président, on dénombre 2 millions de chômeur. Parmi eux,
toujours plus de jeunes.
En 1993, la France atteint 3 millions de
chômeurs. Après une large victoire de la droite aux élections législatives, le
nouveau Premier ministre Édouard Balladur tente de créer un SMIC jeune. Qui
permettrait de payer les –de 26 ans moins chers. C’est le contrat d’insertion
professionnel, CIP. Les mobilisations auront raison de ce
dispositif. 12 ans plus tard, le Contrat première embauche, CPE, subira le même
sort.
Les dispositifs dédiés à l’embauche des
jeunes évoluent au fil des gouvernements et des changements de conjoncture.
Jusqu’à la crise économique de 2008, le nombre de jeunes sans emploi augmente
alors à nouveau. Et à partir de 2012, le président
socialiste François Hollande cherche à innover. On retrouve le système, suivi
accompagnement, stages en entreprise. L'élément nouveau c'est contrat de génération, embaucher des jeunes et les lier au maintien en activité d’un senior. Sur le
papier c'est original, intéressant, c'est une façon de mobiliser leurs compétences
professionnelles.
En parallèle, les contrats aidés,
largement subventionnés par l’État sont développés. 460.000 contrats sont
signés en 2016. Leur nombre a depuis été drastiquement réduit.
Mais dans le monde d’après, les
subventions par l’État, les aides à l’embauche et l’accompagnement des jeunes,
ces 3 formules déjà utilisées par temps de crise, seront redéployées.
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