Cyclone Garance : à La Réunion, les habitants constatent les dégâts
Après le passage dévastateur du cyclone Garance, l'île de La Réunion commence tout juste à constater l'ampleur des dégâts. Beaucoup d'habitants sont toujours sans eau et sans électricité.
Sur l'île de La Réunion, le réveil est difficile après le passage dévastateur du cyclone Garance. Les routes sont éventrées, les habitations inondées et des milliers de personnes sont privées d'eau ou d'électricité.
Ce samedi 1ᵉʳ mars, le bilan s'est alourdi. La préfecture a annoncé qu'une quatrième personne, coincée sous un arbre, était décédée. La puissance du phénomène a dépassé les prévisions, avec des rafales de vent atteignant 230 km/h. Mais le cyclone a désormais quitté l'île, le préfet a levé l'alerte rouge depuis la fin de matinée (heure locale).
Désormais, place à la phase de sauvegarde. Le confinement est levé et la population commence à mesurer l'ampleur des destructions. À l'ouest de l'île, les habitants commencent à remettre debout ce qui peut l'être. Jean-Christophe fait de la reconnaissance.
"Je voyais mes arbres tomber les uns après les autres. C'était vraiment très dur à regarder"
Jean-Christophe, un agriculteur
L'homme va d'abord voir ses voisins avant de se tourner vers son jardin, sa plus grande inquiétude. "Beaucoup d'arbres sont arrachés, cassés", regrette cet agriculteur. Et de poursuivre : "Tous ces arbres-là portent des fruits et pour moi, ce sont des pertes sèches."
Bananes, papayes, fruits à pain… Le cyclone Garance n'aura pas épargné un seul de ses arbres. "Le vent était impressionnant, il a soufflé par bourrasques et je voyais mes arbres tomber les uns après les autres. C'était vraiment très dur à regarder", assure-t-il.
Comme 42 % de la population, Jean-Christophe est aujourd'hui sans électricité. Seule consolation pour cet agriculteur : ces serres qu'il aperçoit depuis le fond de son jardin. "J'avais pris le pari de ne pas débâcher une petite serre qui était en pleine culture de concombres. Le pari s'est avéré payant, car la structure est restée debout et la culture est restée debout, donc ça assurera un peu de revenus le temps que les autres choses reviennent en place."
Des communes défigurées
Pour bien se rendre compte des dégâts qu'a laissés le cyclone, il suffit de descendre vers la mer, direction Saint-Leu, à l'ouest, où les agents d'entretien routier sont déjà à pied d'œuvre. "Toutes les routes, toutes les canalisations, tous les tuyaux sont dehors. Les ravines sont remplies. C'est ça le plus gros boulot", assure l'un d'entre eux. Et leur tâche s'annonce difficile "car toutes les machines sont mobilisées vers Saint-Gilles."
Manuella habite Saint-Leu depuis dix ans et c'est la première fois qu'elle voit sa ville dans cet état. "Normalement, on a beaucoup de vent, mais on a des ravines qui arrivent à bien absorber les pluies. Cette fois-ci, il a vraiment beaucoup plu. C'est vraiment impressionnant. On voit qu'un cyclone est passé. On se rend compte que ça a été plus intense que d'habitude", décrit-elle.
Habituellement, cette commune est accessible par deux routes principales : celle en hauteur et celle qui longe la mer. Aujourd'hui, il est impossible de sortir de la ville par le bas, car le pont s'est affaissé. Comme des dizaines d'autres communes sur l'île, il faudra à Saint-Leu au moins une semaine de travaux pour que tout soit remis en état.
