Crues : immersion avec les pompiers de Guipry-Messac, commune coupée en deux par la montée des eaux

Depuis plusieurs jours maintenant, l'Ille-et-Vilaine est l'un des trois départements en alerte rouge ce 28 janvier. Devant les inondations qui accablent le secteur, RTL s'est rendu auprès des pompiers de Guipry-Messac. Là-bas, dans cette commune de 7.000 habitants, 346 maisons ont été inondées. La force des éléments s'est déversée sur la commune qui est désormais littéralement coupée en deux. Le pont reliant Guipry-Messac est impraticable, séparant en deux parties la ville. Entre celles-ci, il y a plusieurs mètres d'eau et des habitants qui comprennent qu'il faut dorénavant partir. Deux bateaux rouges circulent dans les rues avec des pompiers à leur bord. Les habitants les arrêtent parfois depuis leur fenêtre du premier étage. 

"On n'arrête pas, on vient d'un point à un autre. On nous rappelle dès qu'on se met disponible, on repart sur une autre opération" témoigne un pompier surmené. Parmi ces rescapés se trouve Jacqueline qui est portée par son mari, son genou est en sang. "Je suis tombée dans l'eau, le genou regardez. C'est très très dangereux, je suis tombée dedans" témoigne l'habitante qui est contrainte d'évacuer son domicile. "Il y a trop d'eau chez moi, c'est catastrophique. C'est monté très très vite. Et elle a monté, monté, monté, monté, elle a monté, c'est horrible" décrit-elle. 

Les évacuations s'enchainent

En plus des habitants, beaucoup d'animaux domestiques sont pris au piège, cernés par la crue. Le chat d'une riveraine est notamment obligé d'être évacué par les pompiers. Sa propriétaire explique ce qui se déroule : "Le chat est en hauteur dans les chambres. On a été précipité un petit peu par le temps, parce que quand ils nous ont dit de partir, on n'a même pas eu le temps de prendre beaucoup de choses, à peine à manger". Au fil des minutes, RTL assiste aux opérations de sauvetage. Dans une rue désormais vide, sept maisons ont été évacuées de chaque côté, l'eau atteint ici plus d'un mètre de hauteur.

Les pompiers ont dû aussi sauver des personnes qui se sont retrouvées coincées dans le courant. On peut y voir des branches, des troncs d'arbres défiler ainsi qu'un homme qu'il a fallu récupérer dans l'eau. Il avait quitté sa maison en kayak, puis s'est fait emporter. "On a fait une malheureuse petite chute dans l'eau. Le canoë kayak, ça ne marche pas terrible" témoigne le rescapé qui porte sur lui une couverture de fortune. Sa femme, à ses côtés, est aussi en hypothermie. L'homme voulait rester coûte que coûte dans sa maison. Mais le niveau des flots n'a cessé de monter. "Il y a plus d'un mètre d'eau dans la maison, donc ce n'est pas habitable. Il n'y a plus d'électricité, il n'y a plus rien, donc autant partir" se résigne l'habitant. 

Laurent, un des sauveteurs, appelle les habitants à la prudence. "Le monsieur là, il s'est engagé tout à l'heure avec son kayak, avec des bottes, habillé. C'est très dangereux, il y a du courant. Il y a les contre-courants et il y a tout ce qu'on ne voit pas en temps normal en fait, dans les plaques d'égout, les trottoirs. Ces conseils valent pour toutes les communes concernées par les inondations. Il ne faut pas non plus tenter de revenir dans les maisons. Toute évacuation est définitive jusqu'à la décrue" affirme-t-il. Pour rappel, trois départements sont en alerte rouge ce matin du 28 janvier, l'Ille-et-Vilaine, le Morbihan et la Loire-Atlantique.