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La ville d'Arras vide lors du confinement en mars 2021
Crédit : DENIS CHARLET / AFP
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Il y a cinq ans, le 16 février 2020, Emmanuel Macron s'adressait aux Français lors d'une allocution que personne n'a oubliée. "J'ai décidé, partout sur le territoire français, et pour quinze jours au moins, de renforcer encore les mesures pour réduire nos déplacements et nos contacts au strict nécessaire", avait-il déclaré, annonçant, dans le même temps, un confinement pour lutter contre le Covid-19 qui commencerait dès le lendemain.
"Cette pandémie a constitué, pour beaucoup d'entre nous, un moment de basculement à la fois personnel et collectif. Les gens disent avoir ressenti, à des degrés très divers, une forme de sidération", explique Laëtitia Atlani-Duault, anthropologue à l'université Paris-Cité.
Dans Covid-19 ad memoriam, fragments pour les mémoires, paru le 13 mars, elle compile une myriade de témoignages. "Il y a des gens qui racontent la déscolarisation, il y a des soignants qui racontent leur travail, qui racontent la fracture aussi dans leur famille", explique-t-elle, sur RTL. "On parle de deuil, on parle de douleur, on parle beaucoup du fait, par exemple, de ne pas avoir pu accompagner les morts, l'impossibilité à dire adieu", poursuit-elle.
Mais les souvenirs ne sont pas forcément douloureux. "Il y a aussi des adolescents qui racontent avoir finalement redécouvert l'amitié, redécouvert la lecture. Il y a aussi beaucoup de gens, des personnes âgées, qui racontent la solitude mais qui racontent aussi la redécouverte de liens de solidarité", révèle Laëtitia Atlani-Duault.
Cinq ans après le premier confinement, les impacts de cette pandémie sont "encore très présents". Ce qu'il faudrait, selon l'anthropologue, c'est l'inscription d'une journée d'hommages au calendrier national. C'est ce que demandent "un certain nombre d'associations de personnes victimes, des académiques, des personnels soignants", liste-t-elle. "Des propositions de loi ont été faites depuis plusieurs années. Trois déjà n'ont pas abouti. Une quatrième vient d'être déposée mercredi dernier à l'Assemblée nationale. On espère que ça va relancer le débat."
Cependant, cette journée d'hommages n'est pas la seule solution qui permettrait de guérir les blessures. "Des journées d'hommages sont organisées depuis plusieurs années par des maires. [...] Paris-Cité ouvre un premier lieu de mémoire de la pandémie, destiné à partager les recherches mais aussi les expériences des associations de personnes victimes", annonce celle qui a fait partie du conseil scientifique sur la pandémie. Un lieu qui ouvrira en septembre prochain, à l'Odéon.
Laëtitia Atlani-Duault insiste alors sur ce travail de mémoire, indispensable, selon elle, pour "apprendre de ce qui s'est passé avec la pandémie de Covid-19, qui a impacté fortement nos vies". C'est une manière, conclut-elle, de "se préparer à la prochaine crise et non pas passer de l'une à l'autre sans se souvenir, sans transmettre et sans apprendre".
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