Coronavirus : comment la crise sanitaire a favorisé l'apparition des gourous 2.0

La Covid a été une période propice pour les gourous et autres charlatans, comme en témoignent les derniers chiffres de la Miviludes, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires. Les signalements ne cessent d'augmenter, surtout depuis la crise sanitaire liée au Covid. Plus de personnes isolées, davantage de réseaux sociaux pour compenser, tous les feux étaient au vert. 

On les appelle des gourous 2.0, des manipulateurs isolés qui utilisent les réseaux sociaux pour répandre leur doctrine. Et pour eux, la crise sanitaire a fonctionné comme un allié. D'abord, avec les confinements, les Français ont passé beaucoup plus de temps sur Internet et les recherches sur le Web liées à la santé et au bien-être ont grimpé en flèche. Or, ce sont des thèmes prisés de ces gourous. Ils se nourrissent de la défiance envers la science, défiance exacerbée par la crise sanitaire. Et les conséquences peuvent être graves. 

"On a malheureusement des gens qui utilisent les vulnérabilités en termes de santé, des gens qui disent qu'il faut arrêter la chimiothérapie quand on a un cancer pour boire des jus de légumes ou qu'il faut faire un jeûne de 21 jours en se nourrissant uniquement d'air et de lumière, ce qui est quand même extrêmement dangereux. Et malheureusement, tout ça est mis sur un pied d'égalité et la crise sanitaire a contribué à ça", explique Sonia Backès, secrétaire d'État à la Citoyenneté.

Autre problème de ces gourous 2.0, ils apparaissent et disparaissent au gré des tendances. Ils sont difficilement identifiables, ce qui complique considérablement la lutte contre ces dérives.