Bretagne : en poste dans une classe bilingue, la professeure remplaçante ne parle pas un mot de breton

Depuis la rentrée scolaire il y a cinq jours, il manque au moins un professeur dans plus de la moitié des collèges et des lycées de France. Un chiffre donné par le SNES-FSU, principal syndicat du secondaire, selon une moyenne. Mais selon les académies et les matières, les absences sont plus ou moins importantes. Quid des remplaçants ? Ceux-ci font avec les moyens du bord. Notamment à l'école publique de Lamballe dans les Côtes-d'Armor, où la maîtresse titulaire de la classe bilingue est absente toute l'année. Bémol : sa remplaçante ne parle pas breton.

Lundi matin, jour de la rentrée, la maîtresse qui accueille les enfants de la classe de primaire en immersion en breton, n'en parle pas un seul mot. Pour une mère parent d'élève, on marche sur la tête : "Nous avons été sonnés, nous ne nous attendions pas du tout à cela", déplore-t-elle au micro de RTL. La mère de famille évoque "une véritable douche froide". Elle admet ne pas savoir cela a pu être possible. "Dans un classe bilingue, il faut qu'il y ait un enseignant bilingue", dit-elle, supposant que "c'est par manque de moyens humains" qu'une remplaçante non-bretonnante a été proposée. 

Au total, l'établissement compte trois classes bilingues pour seulement deux enseignants brittophones. L'inspection académique nous assure suivre le dossier de très près. Une situation ubuesque dénoncée par les parents d'élèves, qui lancent un appel : "Nous espérons très fortement qu'il y ait quelqu'un de compétent et de bilingue qui puisse être face à nos élèves de maternelle". Par manque de candidats, il y aurait au total en bretagne, une petite dizaine de classes bilingues sans enseignant brittophone. 

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