Le sujet Linky est sensible et, forcément, il n’allait pas échapper à la vague d’intox qui s’abat actuellement avec le Covid-19. Tout est parti, pourtant, d’un personnage très officiel puisqu’il s’agît de Christian Estrosi.
Au début du mois, le maire de Nice développe en quelques tweets les différentes mesures pour limiter l’arrivée des vacanciers sur la Promenade des Anglais. Il termine son thread par le message suivant "J'ai sensibilisé les autorités de l’Etat afin qu’elles puissent solliciter @Enedis pour vérifier que les résidences secondaires ne soient pas occupées pendant la période des vacances, afin de faire respecter la période de confinement."
Si le compteur polémique n’est pas ouvertement cité par Christian Estrosi, il y fait clairement référence, car Enedis est le fournisseur de compteur Linky. "Estrosi veut que Linky contrôle tout le monde, sans blague. C’est pas déjà fait" ?" ; "On ne se cache plus"... : les messages pleuvent sur les réseaux sociaux. Linky serait utilisé pour surveiller les allers et venus des Français. C’est évidemment faux et même illégal.
En effet, comme certains pensent que la 5G propage le virus pour condamner cette technologie contre laquelle ils sont engagés, c’est la même chose pour les compteurs Linky. Depuis les premières installations en 2015, on ne compte plus le nombre de plaintes, d’actions en justice. En tout, 22 tribunaux ont été saisis.
Si certains accusent le boitier vert d’accentuer leur éléctrosensibilité ou de provoquer des incendies, la plupart des plaintes portent sur l’atteinte à la vie privée, puisque Linky permet de surveiller la consommation d’un foyer à distance. Les données doivent être collectées avec l’accord de l’usager et la CNIL y veille. La Commission nationale de l'informatique et des libertés a même rappelé Direct Energie à l’ordre l’année dernière, ainsi que EDF et Engie en février dernier.
Contacté par 20 minutes, Enedis assure toutefois n’avoir reçu aucune demande de collectivité pour une surveillance accrue. De plus, comment savoir si le vacancier n’était pas là dès le début du confinement ? Donc non, Linky ne surveille pas notre confinement .
Mis en cause dans la propagation d’intox, Facebook accélère ces derniers jours pour protéger ces utilisateurs. Ainsi, ces prochains jours vous pourriez recevoir une notification de la part du réseau social si vous avez aimé ou partager une information qui, une fois vérifiée, s’avère fausse.
Une notification qui pourrait arriver deux semaines après que vous ayez été en contact avec cette fake news. Plus symbolique qu’autre chose, certes, mais Facebook joue sa réputation, et là, économiquement, ce n’est pas un symbole.
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