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Coronavirus : l'appel au secours des pompes funèbres

REPORTAGE - En première ligne face à la pandémie de coronavirus, les professionnels des pompes funèbres lancent un appel à l'aide dans une lettre adressée à Emmanuel Macron.

Coronavirus : l'appel au secours des pompes funèbres
Crédit : STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
Coronavirus : l'appel au secours des pompes funèbres
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Sina Mir - édité par Marie Gingault
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En première ligne face à la pandémie de coronavirus, les professionnels des pompes funèbres lancent un SOS au Président de la République ce mercredi 22 avril. "L'État a besoin de nous, mais personne ne veut le reconnaître", écrivent-ils dans leur lettre. 

Un cri d’alerte pour ces entreprises qui dénoncent le manque de matériel de protection et l’exposition quotidienne aux risques. Et comme dans d'autres professions, il a fallu s’organiser face à l’inconnu de ce virus. Pourtant le deuil, ces entreprises, comme celle de Fabrice Vignon à Saint-Quentin (02), sont les plus à mêmes de l’absorber, d’ordinaire. "Le plus gros manque c'est l'accompagnement des proches, des amis qu'on n'a plus aux cérémonies. Il n'y a plus ce moment de pouvoir se serrer dans les bras, de s'embrasser, de partager un moment fort de sa vie. Il n'y a plus cette tranquillité, cette sérénité qu'on pouvait avoir dans une église. Les gens sont suspicieux les uns des autres", témoigne le professionnel. 

Les conseillers funéraires continuent de recevoir les familles endeuillées derrière une vitre de Plexiglas, un crève-cœur pour Bertrand, l’un de ces conseillers : "On espère plus tard pouvoir leur permettre de faire leur adieu comme il faut", témoigne-t-il en soulignant "l'exemplarité" des familles, qui s'adaptent "avec bonne volonté, malgré la situation" aux circonstances particulières de la pandémie. 

Un travail d'accompagnement auprès des familles qui se poursuit tandis que les appels s'enchainent : "C'est 18 cérémonies par semaine, 20 cérémonies parfois. Des mises en bière toute de suite, immédiate, il faut réagir dans les deux heures à peu près" détaille le conseiller funéraire. "Il faut préparer le cercueil, faire la mise en bière, faire les papiers auprès de la mairie qui nous aide beaucoup sur ça, ils sont très réactifs et présents même les week-ends" souligne Bertrand. 

Une profession qui se sent abandonnée

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Le processus est très rigoureux et encore plus en période épidémique : les véhicules funéraires doivent être désinfectés à la javel à chaque fois, il faut une combinaison, des lunettes, des masques, des gants, un équipement très difficile à se procurer dans certaines entreprises de l’Est ou d’Île de France.


En effet, contrairement aux soignants qui font déjà face à cette pénurie de matériel, les pompes funèbres ne font pas partie des professions prioritaires pour se procurer ces protections, ce qui renforce le sentiment d’abandon du métier dans cette crise. Il a donc fallu glaner ces protections indispensables à droite à gauche pour continuer de prendre en charge les défunts.

"La peur elle est constante on ne va pas se le cacher, par le fait du travail mais aussi de le ramener chez nous", témoigne Damien Dolle maître de cérémonie et porteur. En ce moment Damien et ses équipes troquent la moitié du temps leur costume sombre contre la blouse blanche pour continuer leur travail dans ces conditions difficiles. "On ne peut pas se permettre d'avoir peur ou du stress. On essaie vraiment de se focaliser sur le travail, on prépare tout à l'avance comme ça quand on arrive sur les lieux on a plus qu'à s'habiller".

Polémique de Rungis : un coup dur pour la profession

Aucune lumière non plus n'est faite sur ces travailleurs de l’ombre, mais ils y sont habitués. Ou alors une lumière qui fait mal à la profession pendant cette crise, la lumière des polémiques comme celle survenue autour de Rungis il y a 15 jours.

Christophe Canard gérant d'une entreprise de pompes funèbres en Seine-et-Marne, avoue être confronté à une certaine agressivité depuis Rungis même s'il comprend qu’Emmanuel Macron ou le gouvernement ne cite pas son métier dans leurs remerciements, comme ils le font avec d’autres professions très mobilisées. "On ne va pas dire aux Français 'les pompes funèbres sont là pour s'occuper de vous en cas de problèmes' mais c'est vrai qu'on en souffre un petit peu parce que la profession n'est pas forcément celle qui est décrite quand il y a de gros soucis. Ce serait bien qu'à un moment donné l'opinion publique prenne conscience qu'on est un métier aussi de service public et que si on n'était pas là, ça poserait de gros problèmes"

S'il sont eux aussi en première ligne, les services funéraires ne demandent pas d’honneurs particuliers, pas d’applaudissements aux fenêtres. La discrétion est dans leur ADN, le métier souhaite simplement un peu plus de considération.

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