COP 21 : "C'est avec nos yeux qu'on voit le changement climatique", témoigne un chef papou

Le chef de la tribu des Hulis, habitant dans les Hautes Terres de Papouasie-Nouvelle Guinée, est en déplacement en France pour la COP21. Il a témoigné à l'auditorium de l'UNESCO des effets concrets du réchauffement climatique sur les siens. "Avec vos ordinateurs vous pouvez vérifier ce qui se passe et étudier les changements climatiques". "Nous on a une chose : ce sont nos yeux. Et c'est avec nos yeux qu'on voit le changement climatique" lance t-il, présentant des conséquences concrètes. "Il pleut beaucoup moins. Il fait très sec. On a plus assez à boire. Toutes nos sources ont tari" explique t-il, déplorant que les siens sont "obligés de boire et de se laver dans une rivière". "Ce serait comme vous avec l'eau de la Seine." ajoute t-il.

Vous dites qu'il faut prendre soin de la nature, mais chez moi ou chez les autres, vous n'en prenez pas soin

Mundiya Kepanga

En visite dans les grands pays occidentaux, Mundiya Kepanga est "là pour témoigner, pas pour dire du mal". "Les hommes blancs prennent bien soin de la forêt" constate t-il, s'interrogeant cependant sur un double discours préoccupant. "Chez vous, vous dites qu'il faut prendre soin de la nature, mais chez moi ou chez les autres, vous n'en prenez pas soin" évoquant le cas des compagnies forestières. "C'est une manière bien étrange de procéder" dit-il.

Des effets désastreux sur tous les plans

D'autres conséquences directes affectent les besoins de première nécessité. "Aujourd'hui, l'agriculture est problématique. Il y a de nouveaux parasites qui détruisent nos récoltes. Nous manquons de nourriture" raconte t-il. "Il y a tellement de famine que le gouvernement est désormais obligé de distribuer de la nourriture". Outre les problèmes d'alimentation, le phénomène de montée des eaux affecte aussi la Papouasie-Nouvelle Guinée : "Il y a une île où des familles sont déjà déplacées".

Par ses multiples participations à des conférences sur les changements climatiques, le chef explique qu'il a désormais conscience d'un problème global : "Je croyais que nous étions seuls, mais nous ne sommes pas seuls. Le monde entier est impacté".