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La National Gallery of Art à Washington, DC, fermée pour cause de "shutdown"
Crédit : Brendan SMIALOWSKI / AFP
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Depuis 36 jours, des centaines de milliers de fonctionnaires américains sont au chômage technique. Un record dans l'histoire des États-Unis pourtant habituée à vivre chaque année ou presque le fameux "shutdown", cette paralysie budgétaire née d'une entente impossible entre républicains et démocrates. Depuis le 1ᵉʳ octobre et l'expiration du budget de l'État fédéral, républicains et démocrates au Congrès ne parviennent pas à s'entendre pour lever ce blocage qui perturbe le versement d'aides sociales et déstabilise même le trafic aérien.
"Je vais être honnête avec vous, je pense qu'aucun d'entre nous ne s'attendait à ce que cela traîne autant en longueur", avait confessé plus tôt le 4 novembre le président républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson. Coïncidence du calendrier, ce record est survenu peu après l'annonce des résultats de plusieurs élections clés, où les démocrates ont signé de larges victoires.
La Virginie, avec Abigail Spanberger, et le New Jersey, avec Mikie Sherrill, ont notamment élu des candidates démocrates comme nouvelles gouverneures tandis que New York a choisi le progressiste Zohran Mamdani pour maire. Les Californiens ont eux approuvé un texte visant à redécouper leur carte électorale, en réponse à un mouvement similaire des républicains au Texas.
Autant de scrutins servant de baromètre pour les neuf premiers mois du second mandat de Donald Trump, qui a pointé du doigt la paralysie budgétaire pour expliquer les revers électoraux de son parti. "Trump n'était pas sur les bulletins de vote, et la paralysie budgétaire, (sont) les deux raisons pour lesquelles les républicains ont perdu les élections ce soir, selon les sondeurs", a souligné le président républicain sur sa plateforme Truth Social.
L'opposition espère désormais pouvoir se servir de ces résultats électoraux comme levier pour faire bouger les lignes de la paralysie budgétaire. Car les effets du blocage se font de plus en plus sentir pour les Américains. Des centaines de milliers de fonctionnaires fédéraux ont été mis au chômage technique, avec un salaire différé, et des centaines de milliers d'autres sont forcés de continuer à travailler, sans paie non plus jusqu'à la fin de la crise. Les aides sociales sont également fortement perturbées.
Donald Trump a juré que puisque le principal programme d'aide alimentaire était à court de fonds, le versement de cette assistance dont bénéficient 42 millions d'Américains serait gelé tant que les "démocrates de la gauche radicale" n'auront pas voté la fin du "shutdown". La justice fédérale a pourtant ordonné à l'administration de maintenir cette aide et la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a assuré mardi que le gouvernement se conformerait aux décisions judiciaires. "Les bénéficiaires de l'aide SNAP doivent comprendre qu'il faudra du temps pour recevoir cet argent, parce que les démocrates ont mis l'administration dans une position intenable", a-t-elle ajouté devant la presse.
Dans les aéroports, l'enlisement se fait aussi sentir avec des pénuries de contrôleurs aériens entraînant retards et annulations de vols. Et si la paralysie budgétaire se prolonge au-delà de cette semaine, l'espace aérien américain pourrait être partiellement fermé, a mis en garde mardi le ministre des Transports, Sean Duffy. "Vous verrez un chaos généralisé", a-t-il déclaré, mettant la pression sur l'opposition pour lever le blocage.
Au Congrès, les positions des deux camps ne bougent pas : les républicains proposent une prolongation du budget actuel, avec les mêmes niveaux de dépenses, et les démocrates réclament une prolongation de subventions pour des programmes d'assurance santé à destination de ménages à bas revenus.
En raison des règles en vigueur au Sénat, plusieurs voix démocrates sont nécessaires pour adopter un budget même si les républicains y sont majoritaires. Mais Donald Trump rejette toute négociation avec l'opposition sur la santé sans "réouverture" de l'État fédéral comme préalable. Mardi à la mi-journée, le Sénat a rejeté pour la 14e fois la proposition des républicains. Comme depuis le premier vote, seuls trois sénateurs de l'opposition ont voté en faveur.
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