Illettrisme : "C'était une véritable prison intellectuelle" témoigne Aline Le Guluche

Trop souvent invisible, l'illettrisme est pourtant une réalité. En France, 2,5 millions de personnes se trouvent en situation d'illettrisme, soit 7 % de la population adulte âgée de 18 à 65 ans ayant été scolarisée sur le territoire français. À ne pas confondre avec l'analphabétisme (la situation d'une personne qui ne sait ni lire ni écrire), l'illettrisme concerne les personnes qui, ayant appris à lire et à écrire, en ont complètement perdu la pratique.

Après avoir caché son illettrisme à ses collègues de travail, et même à ses amis pendant des années, Aline Le Guluche, invitée de "On est fait pour s'entendre" et auteure du livre "J'ai appris à lire à 50 ans", a rompu le silence. "Etre illettrée, c'est une prison intellectuelle. On déchiffre, on ajoute des syllabes dans l'espoir de faire des mots, ce n'est pas facile", témoigne celle qui depuis, s'est lancée dans une formation afin de réapprendre à lire et à écrire.

Un monde hostile, très complexe, ou de nombreuses peurs et angoisses surviennent au quotidien. Comment faire demain si il faut remplir un formulaire, lire un document ou simplement quelques lignes ? "J'avais honte. Je devais toujours trouver des subterfuges, des solutions, pour esquiver tout cela", continue Aline. 

Quelles solutions pour en sortir ?

Sortir de l'illettrisme n'est pas toujours une chose facile, notamment quand on a 50 ans comme Aline. Alors comment faire ? Aline, elle, à pris son courage à deux mains pour en parler. "Un jour, je me suis tournée vers une directrice de formation dans le cadre de mon travail. J'ai dit que je voulais apprendre à lire et écrire normalement". 

Ne pas hésiter à en parler, s'ouvrir aux autres afin d'entrouvrir une piste de progression. Aujourd'hui, en France, un numéro vert, le 0 800 11 10 35, est disponible pour les personnes souhaitant faire le premier pas pour en finir avec l'illettrisme "La personne au bout du fil vous donne l'adresse d'une association qui peut aider à établir un premier bilan" explique Hervé Fernandez, directeur de l'agence nationale de lutte contre l’illettrisme. "Des formations peuvent être proposées, sur la base de une à deux journées par semaine, durant 4 à 5 mois". 

Un objectif clair : remettre en confiance les personnes atteintes d’illettrisme, leur montrer que tout n'est pas perdu, et que les axes de progression sont importants. Dépasser ses peurs, ne pas baisser les bras, Aline raconte son parcours dans son livre, avec un message : "Je voulais montrer que dans la vie, quels que soient nos problèmes, on peut y arriver".

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Invités

- Aline Le Guluche, auteur de ''