C'est une des images qui restera des attentats de janvier 2015. La "marche républicaine" des 44 chefs d'État et des dizaines de représentants d'organisations internationales bras dessus-bras dessous, menant un cortège de plus d'un million de personnes rassemblées place de la République, en hommage aux victimes des attentats contre Charlie Hebdo et de l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes à Paris.
Dès le mercredi, jour des attaques contre Charlie Hebdo le Président a reçu de nombreux coups de fil de solidarité de la part de ses homologues étrangers. "Madame Merkel a immédiatement dit qu'elle souhaitait être là si quelque chose s'organisait. Quand les premiers s'annoncent, les autres arrivent, donc ça a très vite fait un effet boule de neige qui a donné un événement d'une ampleur que nous n'avons pas anticipé", explique Jacques Audibert, conseiller diplomatique du chef de l'État.
Des ajustements géopolitiques ont dû être réalisés, par exemple quand Benyamin Netanyahou, premier Ministre d'Israël, a décidé de venir, il a fallu convaincre Mahmoud Abbas,côté palestinien de venir aussi. Il n'y a pas eu d'invitations formelles, ceux qui voulaient venir sont venus. Cela revenait à organiser un sommet international en à peine plus de 48 heures, contre 1 et 2 ans d'habitude pour un événement comme la COP21.
Netanyahou demande au Président si le bus est blindé, il répond : 'Oui, monte ne t'inquiètes pas'
Jacques Audibert
"On peut dire que le plan protocolaire, c'est le Président qui la souhaité et en particulier le choix du président Keïta du Mali à sa droite et Madame Merkel à sa gauche", explique le chef du protocole Laurent Stefanini qui n'avait sans doute pas anticipé que Nicolas Sarkozy jouerait des coudes pour atteindre le premier rang.
Sur le plan de la sécurité pure, tout le monde a fait mine de croire que tout était parfaitement sécurisé, notamment au moment de quitter l'Élysée pour rejoindre la place de la République en bus. "Netanyahou, en montant, demande au Président si le bus est blindé, il répond : 'Oui, monte ne t'inquiète pas'. Il sait très bien que ce n'était pas le cas", se souvient Jacques Audibert.
Stéphane Ruet, responsable "image" à l'Élysée avait tout prévu pour que tout les journalistes immortalisent ce moment. "Je me suis dit qu'il fallait pas passer à côté de ce moment historique, explique-t-il. On a donc placé le photographe officiel de chaque chef d'État en face du sien. Je voulais que chaque photographe ait cette image."
"La chance c'est qu'il n'y a eu d'attentat, ou de mouvement de foule, analyse à froid Jacques Audibert. Mais ça a fonctionné, tout le monde a eu l'impression de participer à un moment d'émotion universel." Avec en souvenir un tirage de la photo, avec un petit mot de François Hollande écrit dans la marge. Une image qui trône aujourd'hui sur les bureaux de nombreux haut responsables politiques de la planète.
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