2017 est une année très médiocre sur le front de l'emploi en France. Le nombre de chômeurs n'a quasiment pas baissé (-0,5% sur un an), soit une quinzaine de milliers chômeurs de catégorie A en moins sur douze mois. Leur nombre est passé de 3,467 millions à la fin 2016 à 3,451 millions fin 2017. C'est vraiment l'épaisseur du trait. La baisse du chômage à ce rythme, c'est comme si l'on vidait une baignoire à la petite cuillère.
C'est un résultat encore moins bon que l'année d'avant. Ainsi 2016 était une année meilleure - en apparence au moins - puisque le nombre de sans emploi avait baissé d'un peu plus de 100.000. Mais c'était dû en partie au plan de formation initié par le précédent gouvernement, qui avait sorti des listes du chômage bon nombre de personnes.
Les créations d'emploi dans le secteur privé évoluent, en ce moment, au rythme de 50.000 par trimestre environ. Tous les indicateurs de la conjoncture se sont améliorés, en Europe et en Europe. Il y a donc une sorte de mystère. Il s'explique probablement par plusieurs facteurs.
Tout d'abord, le mouvement inverse de celui de 2016. Le plan de formation de François Hollande a été interrompu. Les personnes concernées - celles qui n'ont pas trouvé d'emploi au terme de leur formation - se sont donc réinscrites dans la fameuse catégorie A. L'embellissement artificiel de 2016 s'est payé par une rechute en 2017.
Ensuite, l'actuel gouvernement a ralenti les embauches en contrats aidés, c'est-à-dire subventionné, car il considère que ce n'est pas très efficace pour retrouver durablement du travail. Là encore, cela a regonflé les statistiques du chômage.
Cela a suffi en bonne partie à produire ce mauvais résultat. Mais il y a un autre phénomène très troublant : la forte hausse des inscrits en catégorie C. Ce sont les chômeurs qui travaillent à temps partiel ou à durée déterminée, et qui sont inscrits néanmoins à Pole Emploi. Ils se sentent en précarité ; ils n'ont pas l'assurance de travailler durablement.
Ceux qui travaillent plus de 100 heures par mois (cela fait plus d'un mi-temps) ont augmenté de 120.000 en l'espace d'un an. C'est une hypothèse, mais il est possible que la reprise de l'emploi se soit manifestée surtout par des CDD de courte durée ou des emplois à temps partiels et précaires, et que les personnes qui les décrochent soient inscrites au chômage parallèlement.
On a pourtant appris récemment que le nombre d'embauche en CDI progressait en France, avec la reprise économique. Là encore, il faut formuler prudemment ce qui n'est qu'une hypothèse. La hausse des CDI peut tout simplement s'expliquer par le fait que ce sont les gens déjà en CDI qui changent d'emploi.
Cela ne profite pas forcément aux chômeurs. Il ne s'agit pas forcément d'emplois nouveaux, ce ne sont peut-être que des substitutions de personnes. Ce serait la confirmation que la France a un marché du travail très dual, avec les CDI d'un côté - dont les titulaires passent d'un emploi à l'autre - et une poche grandissante de précarité.
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