Le sujet central, c'est la concurrence du e-commerce avec, en particulier, celle du géant Amazon, qui est devenu un omni-magasin. Il a débuté dans les livres et les produits culturels. Il vend de tout aujourd'hui, y compris de l'alimentaire dans certains pays, même si les flux sont encore modestes.
Le e-commerce dévore une partie du commerce des magasins physiques. Et c'est logique, car il n'est pas plus cher, il est pratique - surtout pour des achats alimentaires qui sont souvent les mêmes d'une semaine sur l'autre.
Depuis l'ouverture du premier Carrefour (c'était en juin 1963, c'était le premier hypermarché en France et l'un des premiers au monde), la grande distribution a été un moteur extraordinaire de création d'emplois. Cela s'est poursuivi jusque tard : entre 1997 et 2010, l'emploi dans ce secteur a progressé, en moyenne, de 3,4% par an, pour dépasser les 600.000 emplois au total en France.
À y regarder de près, il y a eu quand même pas mal de transferts. L'expansion extraordinaire des super et des hypermarchés s'est payée au prix de la fermeture de petits commerces de centre-ville. Bon nombre d'empois ont en fait migré du centre des villes vers la périphérie, des petites boutiques vers les grandes surfaces.
Quid de ces créations d'emplois aujourd'hui ? C'est stagnant, voire en baisse pour les grands formats. Il n'y a que les supérettes qui sont en expansion. Signe d'ailleurs que certains des emplois reviennent dans les centres villes.
Ce sont surtout des femmes qui sont employées dans ce secteur (entre 60 et 75% selon les formats). Et ce sont surtout des emplois peu qualifiés, avec une forte majorité d'employé et d'ouvriers. Mais, selon une étude de Novencia Business School, le niveau de qualification a sensiblement monté dans les dernières années.
A-t-on des raisons de penser qu'il y aura moins d'emplois dans le e-commerce que dans le commerce en dur ? Tout dépend ce qu'on prend en compte.
Alexandre Bompart, le nouveau patron de Carrefour, me disait l'année dernière, alors qu'il dirigeait la Fnac (elle aussi exposée à la concurrence d'Amazon), que son commerce, en magasin, produisait cinq fois plus d'emplois que le commerce en ligne, à chiffre d'affaires égal. Et qu'il était aussi cinq fois plus taxé que les ventes d'Amazon, ce qui est un comble.
Pourtant, c'est un compte qui n'est pas tout a fait juste, car il n'intègre pas le nombre très important de livreurs de colis à domicile que le e-commerce à créé. Il ne prend pas en compte non plus la source de revenu complémentaire pour les commerces points relais qui stockent les colis, dont beaucoup survivent grâce à cela en centre-ville.
Comme toujours, les nouvelles technologies déplacent les emplois d'un secteur à l'autre de l'économie. Comme toujours, nous ne voyons que de qui est détruit, à cause de la brutalité du mouvement. Car ce qui est créé s'opère sur le long terme, de façon progressive et silencieuse.
Et comme toujours, nous oublions que depuis des siècles d'innovation, le solde de ces mouvements est très largement positif. Cela n'empêche pas ces mouvements de faire des victimes, dont la société doit s'occuper, notamment en les formant.
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