"Nous ne trierons pas nos élèves !" Des syndicats d'enseignants ont appelé à la grève et à manifester ce mardi 2 avril partout en France contre les réformes du "choc des savoirs" - censée rehausser le niveau des élèves - pour défendre l'école publique et leurs salaires. Ils demandent notamment l'abandon des "groupes de niveau" au collège, projet porté par le Premier ministre Gabriel Attal et la ministre de l'Éducation Nicole Belloubet.
Un appel à la grève a été lancé par le Snes-FSU, le SNEP-FSU (éducation physique et sportive), SUD Éducation, CGT éduc'action et FNEC-FP FO. Des manifestations sont organisées dans plusieurs villes.
Ces groupes d'élèves doivent entrer en vigueur à la rentrée scolaire prochaine, pour les classes de sixième et de cinquième. Pour celles de quatrième et de troisième, à compter de la rentrée scolaire 2025. L'arrêté sur la mise en place de "groupes" en mathématiques et en français au collège a été publié le 17 mars au Journal officiel, avec une formulation qui ne reprend pas les termes de "groupes de niveau", mais de groupes "constitués en fonction des besoins des élèves".
"Le gouvernement est fébrile et en vient à passer en force, en publiant des textes, au mépris de l’avis de la profession", ont dénoncé les syndicats, jugeant cette publication "inacceptable et irresponsable". Selon eux, la réforme organise le tri des élèves entre bons, moyens et moins bons.
Le gouvernement avait tenté de rassurer le monde enseignant et les parents, dans le courant du mois de mars. La ministre de l'Éducation Nicole Belloubet a jugé, chez nos confrères de BFMTV qu'il "ne s'agit pas de trier des élèves, mais de leur apporter, selon une pédagogie différenciée, des compétences".
Ce mardi 2 avril, selon le ministère de l'Éducation, 7,10% des enseignants étaient en grève, tous niveaux confondus. 14,94% dans les collèges. Selon le Snes-FSU, majoritaire dans les collèges et lycées, le taux de grévistes était de 36% au collège.
En Seine-Saint-Denis, les syndicats réclament un "plan d'urgence" avec la création de milliers de postes de personnels éducatifs. Les manifestations, grèves ou opérations "école déserte" se multiplient depuis un mois dans le département. Les syndicats demandent la création de 5.000 postes d'enseignants et un peu plus de 3.000 emplois de vie scolaire. Ils dénoncent également la vétusté de certains bâtis.
"Plusieurs maires de Seine-Saint-Denis ont mis en demeure l'État français de garantir dans les plus brefs délais l'égalité devant le service public d'éducation", ont déclaré dans un communiqué les édiles de douze municipalités de gauche (Romainville, Montreuil, La Courneuve, Bobigny, Bagnolet, Pantin...).
S'appuyant sur un arrêt du Conseil d'État de 1985 sur le "respect de la dignité de la personne humaine", les villes ont chacune pris un arrêté qui ordonne à l'État à lui payer 500 euros par jour jusqu'à ce qu'il mette "des moyens à la hauteur des besoins éducatifs". La préfecture a le choix entre payer l'astreinte de 500 euros par jour à chacune des douze villes ou contester les arrêtés au tribunal administratif.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte