On sait désormais ce qui attend les chasseurs en ce début d'année. Ce lundi 9 janvier 2023, le gouvernement a dévoilé, au terme de la concertation publique, son plan concernant la chasse. L'objectif affiché : mieux encadrer la pratique, renforcer les règles de sécurité et mieux informer le public.
Première information importante : il n'y aura pas de jour sans chasse. Fin octobre, le gouvernement, notamment ma secrétaire d'État à la Biodiversité Bérangère Couillard, avait évoqué l'idée d'une demi-journée sans chasse, mais cette piste n'a finalement pas été retenue. En revanche, et c'est l'un des enseignements, la pratique de la chasse est interdite sous l'emprise de l'alcool.
Le gouvernement prévoit donc de créer "début 2023 une contravention pour sanctionner l'acte de chasse sous l'emprise excessive de l'alcool puis favorisera la création d'un délit par voie législative". Les sanctions en cas d'accident grave devraient également être renforcées, avec notamment la possibilité d'un retrait du permis de chasse pour une certaine durée avec interdiction de le repasser.
Le gouvernement veut généraliser une formation à la manipulation pratique des armes pour l'ensemble des chasseurs. "Un chasseur sur deux devra être formé d'ici 2025 et tous les chasseurs devront l'être d'ici 2029", est-il indiqué. Les organisateurs de battue auront l'obligation de recevoir une formation spécifique par les fédérations "rappelant notamment les règles de sécurité et les enjeux de communication avec les riverains".
Enfin, pour mieux informer les promeneurs et autres usagers de la nature, une plateforme numérique sera mise en place à l'automne pour identifier les zones et les horaires non chassés. Les organisateurs de chasse collective auront l'obligation de s'y déclarer. Cette hypothèse, évoquée dès ce week-end, ne plaît ni aux promeneurs, ni aux chasseurs. "C'est un gadget, vraiment, personne ne va le faire. De toute façon, il y aura toujours un chasseur isolé qui n'aura pas signalé sa présence, et le danger sera toujours le même" explique Marc Giraud, porte-parole de l'Association pour la protection des animaux sauvages, contacté par RTL.
Les chasseurs, par la voix de leur président Willy Schraen, estiment que cette application est "ridicule". Ils proposent de cartographier les territoires sans chasse, expliquant que "la géolocalisation est difficile quand la moitié du territoire rural n'est pas couverte par Internet".