Bretagne : un arbre vieux de 300 ans abattu par la tempête Ciaran
Symbole de l'aspect légendaire de la forêt de Paimpont (Ille-et-Villaine), le hêtre de Ponthus s'est brisé, laissant derrière lui des amis de la nature attristés.
Il leur manquera. Dans la forêt de Paimpont (Ille-et-Vilaine), en Bretagne, un arbre vieux de 300 ans s'est brisé sous le souffle de la tempête Ciaran, qui a fortement touché la région en ces premiers jours du mois de novembre. Philippe Manguin, photographe, a dit regretter le "grand sage de la forêt". Et il ne semble pas être le seul.
Ce "hêtre de Ponthus", comme le décrit Ouest France, s'est fendu dans la nuit du mercredi 1ᵉʳ au jeudi 2 novembre. L'arbre, qui a survécu à la grosse tempête de 1999, ainsi qu'à de nombreux assauts du vent, était régulièrement photographié par Philippe Manguin. Sur Facebook, ce dernier a remplacé l'image de l'arbre, qui était sa photo de profil, par un carré noir, en hommage à celui qui a "pris racine dans notre cœur et nos souvenirs", comme il l'écrit dans une publication sur le réseau social.
Son post a suscité moultes réactions. C'est dire la popularité du "grand sage" : "Pour tous les gens qui le connaissaient, il était un symbole, avance Philippe Manguin. On le voyait de très loin. Campé sur sa crête, il dominait toute une partie de la forêt. Il était absolument majestueux et dégageait une puissance mystique. Il avait aussi quelque chose de rassurant, de protecteur."
Mais l'arbre était déjà dans un état critique, comme l'explique Guy de Courville, cogérant du groupement forestier du Val des Fées : "C'était un arbre fragilisé". Et ce notamment en raison de la chute d'arbres voisins entre 2010 et 2012, atteints de dendochtrone, un insecte parasite. Lieu de rassemblement pour les amateurs de contes, légendes et cérémonies de druides d'après nos confrères du Télégramme, sa disparition attriste les habitants des alentours.
Guy de Courville résume sa mort en une phrase pleine de philosophie : "Au bout du bout, c’est la puissance du renouvellement forestier qui l’emporte, telle la jeunesse".
