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2 min de lecture
Le collège République de Bobigny (Seine-Saint-Denis)
Crédit : Capture d'écran/ Google Maps
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En ce jour de brevet, au collège République de Bobigny en Seine-Saint-Denis, c'est plutôt une petite dictature qui est en place, à en croire une étonnante enquête de Libération.
République, c'est un établissement en éducation prioritaire, avec 61 % d'élèves boursiers. "Le personnel est divisé en deux clans", écrit le quotidien qui témoigne d'une "ambiance digne d’une trame de téléfilm". "On dirait les Montaigu et les Capulet", ajoute le journal.
Certains s’expriment à visage découvert et avec assurance, sous leur bannière rouge et noire : ce sont des enseignants adhérents à SUD éducation. Ils sont une quinzaine dans cet établissement. République est leur collège, l'un des mieux cotés de l’académie. Quant aux autres, ils ne parlent que s'ils sont sûrs de ne pas être reconnus.
Ils décrivent une salle des profs physiquement divisée en deux avec "la famille SUD" d’un côté, et les autres à l’écart. "Ils broient toute personne ayant un avis contraire", dit un enseignant parti il y a longtemps. "Si vous n’êtes pas avec eux, vous êtes ignoré, méprisé, considéré comme stupide...", explique-t-on encore.
Un autre raconte les insultes et les rumeurs quand il a essayé de leur tenir tête pour que les élèves de troisième partent en stage. Comme partout, sauf que "pour ces professeurs, c’était participer au grand capitalisme !", dit-il. Certains les suivent pour avoir la paix, et pour éviter les noms d'oiseaux qui volent à tout bout de champ : des "salope", "sale pute", "collabo".
Deux de ces profs syndiqués ont reçu un blâme. Ils se disent victimes de répression syndicale. L'un d'eux avait écrit en rouge au tableau : "vous êtes des porcs sans avenir". Il assure qu'il regrette, qu'il a craqué. Un ancien membre de la direction parle d'un sentiment d'impunité très ancré : "Ils osent tout" raconte-t-il, évoquant des cours annulés en pagaille.
Pas un seul jour ne s'écoule avec l’équipe des 70 enseignants au complet. En moyenne, 7 professeurs sont absents chaque jour. "Parfois, on se retrouve avec plus d’une centaine d’élèves sur les bras. Obligés de les mettre dans le réfectoire".
Après plusieurs alertes et une enseignante au bord du suicide, une enquête interne a été ouverte. Mais le mal est fait. Quand Libération demande à une collégienne ce qu'elle aimerait faire plus tard, elle répond : "J’aurais aimé être avocate. J’étais intelligente au primaire. Mais dans ce collège, je n’ai pas évolué. Maintenant, c’est trop tard."
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