Invité du Journal Inattendu du samedi 22 mars, le directeur du département "Opinion et stratégies d’entreprise" de l'IFOP Jérôme Fourquet revient sur une grande enquête menée au sein de l'institut de sondage : la sociologique du public des PMU en France. Des lieux de vie où nous retrouvons des classes sociales plutôt populaires qui, quand elles viennent dans ces bars, ne se sentent pas jugées.
"Il y a d'abord un élément de convivialité, note le sondeur, une forme de convivialité qu'on ne retrouve pas forcément ailleurs. On vient retrouver aussi une forme de camaraderie. J'utilise ce terme à dessein parce que quand on interroge les clients ou les consommateurs du PMU, quand ils parlent des gens qu'ils côtoient au PMU, ce ne sont ni des amis ni des collègues. Les collègues c'est pour le travail, les amis... C'est pour la sphère privée. Là, c'est un autre mot qui est utilisé, c'est celui de 'camarade', qui veut bien dire ce qu'il veut dire".
Dans un bar PMU, "on vient discuter un peu de l'actualité, échanger les tuyaux sur les courses, poursuit Jérôme Fourquet. On vient aussi chercher des tuyaux, des informations. Par exemple, on a pas mal d'artisans qui fréquentent les PMU et donc on va chercher des tuyaux sur des chantiers pour recruter des gens, se prêter des outils... C'est une espèce de réseau social en live".
Au contraire, l'accueil est agréable. "Ce qu'on nous dit, raconte Jérôme Fourquet, c'est qu'ici on nous dit 'bonjour' quand on rentre, on ne nous impose pas de s'asseoir à tel ou tel endroit, on pourrait se dire que c'est un peu le club des milieux populaires français qui souffrent d'une absence de visibilité dans le reste de la société, qui là se retrouvent entre eux, ils ne sont pas jugés, ils sont considérés, le patron connaît leur prénom. Et donc, c'est ça qu'ils viennent aussi chercher. C'est un lieu de sociabilité, mais un lieu aussi où ils vont être reconnus, où ils vont pouvoir échanger entre pairs".
Les visiteurs vont aussi pouvoir jouer à des jeux d'argent ou à des paris sportifs au PMU, comme les courses hippiques qui procurent "un petit moment d'adrénaline". Certains autres vont préfèrent simplement "consommer un café et rester pendant deux ou trois heures" tout en "bénéficiant de cette ambiance conviviale".
Le printemps vient de commencer et il entraîne avec lui le retour des premiers rayons de soleil, ce qui donne davantage envie de se rendre au bistrot du coin se poser en terrasse. Mais est-ce encore possible, autant qu'avant ? "Quand on reprend le nombre de bistrots qui existaient en France, ne serait-ce que dans les années 50, la décrue a été tout à fait spectaculaire" note Jérôme Fourquet.
"Manifestement, nous manquons de ce type de lieu", poursuit-il en prenant l'exemple de la crise des Gilets jaunes, connue en 2019. "À son issue, il y avait une initiative qui avait été prise par les autorités qui s'appelait "1000 Cafés" pour recréer des cafés dans les lieux de convivialité, dans les communes rurales." Cinq ans plus tard, c'est à l'Assemblée nationale que l'on entame cette discussion.
La majorité présidentielle souhaite assouplir le critère d'obtention de la licence 4, qui permet d'être un débit de boissons à alcool fort. Une initiative qui permettrait de créer davantage de "lieux de convivialité", "avec des gens que l'on côtoierait ni dans son environnement familial ou amical, ni au travail". "C'est aussi comme cela que l'on fait une société", conclut Jérôme Fourquet.
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